Author: | Guy Deloeuvre | ISBN: | 1230002484471 |
Publisher: | Guy Deloeuvre | Publication: | August 17, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Guy Deloeuvre |
ISBN: | 1230002484471 |
Publisher: | Guy Deloeuvre |
Publication: | August 17, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
L'anthropophagie (du grec ἄνθρωπος / anthrôpos, « être humain », et φαγία / phagía qui se rapporte à l'action de « consommer ») est une pratique qui consiste à consommer de la chair humaine. Il s'agit d'une forme de cannibalisme mais qui concerne exclusivement l'espèce humaine. On distingue l'endocannibalisme funéraire, qui consiste à manger les membres de son groupe humain, et l'exocannibalisme guerrier, qui consiste à manger des membres d'un autre groupe humain. Il semble que l'anthropophagie ait été pratiquée dès le Paléolithique. Des traces de dépeçage ont été observées sur des ossements humains préhistoriques, mais les indices en question ne sont toutefois pas des preuves d'anthropophagie. Il est en effet souvent difficile de différencier des pratiques funéraires, avec décharnement post-mortem des corps, des actions anatomiquement identiques à but anthropophagique (grotte néolithique de Fontbrégoua, à Salernes et de l'Adaouste, près de Jouques en France). Ainsi, dès l'origine, les premiers préhistoriens, comme Édouard Piette qui a étudié les fossiles de Gourdan-Polignan en 1871, puis Gabriel de Mortillet, attribuaient ces marques de dépeçage à des rites funéraires. L'anthropophagie est considérée comme probable dans certains sites du Paléolithique inférieur comme Gran Dolina à Atapuerca en Espagne ou la Caune de l'Arago en France, du Paléolithique moyen comme la Baume Moula-Guercy à Soyons en France, dans des sites mésolithiques (grotte des Perrats à Agris) et dans des populations plus récentes nord-américaines (site de Mancos dans le Colorado). Si certaines cultures ont eu des pratiques cannibales socialement instituées, l'anthropophagie occasionnelle en cas de pénurie grave (famine ou de perte des réserves de nourriture sur un bateau) a été une pratique récurrente dans toutes les sociétés. L'anthropophagie comme pratique courante est suggérée par l'équipe du paléoanthropologue José María Bermúdez de Castro qui a réétudié les ossements de la grotte de Gran Dolina. On y trouve des os portant des traces de découpe faites par des outils en pierre et brisés comme pour en extraire la moelle, ou des crânes avec des marques de décapitation. Tuer des membres jeunes - et donc sans défense - de tribus rivales pour limiter la concurrence sur un même territoire, et consommer leur chair pour satisfaire les besoins en protéines, semblerait une stratégie répandue chez Homo antecessor.
L'anthropophagie (du grec ἄνθρωπος / anthrôpos, « être humain », et φαγία / phagía qui se rapporte à l'action de « consommer ») est une pratique qui consiste à consommer de la chair humaine. Il s'agit d'une forme de cannibalisme mais qui concerne exclusivement l'espèce humaine. On distingue l'endocannibalisme funéraire, qui consiste à manger les membres de son groupe humain, et l'exocannibalisme guerrier, qui consiste à manger des membres d'un autre groupe humain. Il semble que l'anthropophagie ait été pratiquée dès le Paléolithique. Des traces de dépeçage ont été observées sur des ossements humains préhistoriques, mais les indices en question ne sont toutefois pas des preuves d'anthropophagie. Il est en effet souvent difficile de différencier des pratiques funéraires, avec décharnement post-mortem des corps, des actions anatomiquement identiques à but anthropophagique (grotte néolithique de Fontbrégoua, à Salernes et de l'Adaouste, près de Jouques en France). Ainsi, dès l'origine, les premiers préhistoriens, comme Édouard Piette qui a étudié les fossiles de Gourdan-Polignan en 1871, puis Gabriel de Mortillet, attribuaient ces marques de dépeçage à des rites funéraires. L'anthropophagie est considérée comme probable dans certains sites du Paléolithique inférieur comme Gran Dolina à Atapuerca en Espagne ou la Caune de l'Arago en France, du Paléolithique moyen comme la Baume Moula-Guercy à Soyons en France, dans des sites mésolithiques (grotte des Perrats à Agris) et dans des populations plus récentes nord-américaines (site de Mancos dans le Colorado). Si certaines cultures ont eu des pratiques cannibales socialement instituées, l'anthropophagie occasionnelle en cas de pénurie grave (famine ou de perte des réserves de nourriture sur un bateau) a été une pratique récurrente dans toutes les sociétés. L'anthropophagie comme pratique courante est suggérée par l'équipe du paléoanthropologue José María Bermúdez de Castro qui a réétudié les ossements de la grotte de Gran Dolina. On y trouve des os portant des traces de découpe faites par des outils en pierre et brisés comme pour en extraire la moelle, ou des crânes avec des marques de décapitation. Tuer des membres jeunes - et donc sans défense - de tribus rivales pour limiter la concurrence sur un même territoire, et consommer leur chair pour satisfaire les besoins en protéines, semblerait une stratégie répandue chez Homo antecessor.