Author: | Fédor Dostoïevski | ISBN: | 1230000982788 |
Publisher: | MD | Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Fédor Dostoïevski |
ISBN: | 1230000982788 |
Publisher: | MD |
Publication: | March 8, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
J’étais assis depuis une demi-heure dans la serre, et je somnolais presque en écoutant la conversation des deux enfants, le rousseau et la dot de trois cent mille roubles, qui s’agitaient autour de la poupée, quand tout à coup Julian Mastakovitch entra. J’avais remarqué, un instant auparavant, qu’il parlait avec animation au papa de la riche fiancée future, — un gros homme dont il venait de faire la connaissance : la conversation avait pour objet la valeur comparée des fonctions d’État.
Il restait rêveur et semblait compter quelque chose sur ses doigts.
— Trois cent… trois cent…, murmurait-il. Onze… douze… treize… seize — cinq ans. Admettons à 4 pour 100, 12… 5 fois 12, 60, et un an 60… Eh bien, admettons qu’il y aura en tout, dans cinq ans, 400… Oui, voilà… Mais lui, il ne prend pas 4, le misérable, c’est peut-être 8 ou 10 pour 100… Enfin, supposons cinq cents, 500,000, c’est sûr… Hum ! Eh bien, le reste pour les chiffons… Hum !
Après avoir fait ces réflexions, il se moucha et allait sortir de la chambre, quand tout à coup il aperçut la petite fille et s’arrêta. (Il ne me voyait pas, j’étais caché par les plantes.) Il me parut très-émotionné. Était-ce son calcul qui l’agitait ? Il se frottait les mains et ne pouvait tenir en place. Il jeta un regard décidé sur sa fiancée future. Il allait s’approcher d’elle, mais il examina tout d’abord la chambre autour de lui. Puis, sur la pointe des pieds, comme s’il se fût senti coupable, il vint à l’enfant, avec un sourire, s’inclina et lui baisa les cheveux. La fillette, surprise, jeta un cri.
Extrait :
J’étais assis depuis une demi-heure dans la serre, et je somnolais presque en écoutant la conversation des deux enfants, le rousseau et la dot de trois cent mille roubles, qui s’agitaient autour de la poupée, quand tout à coup Julian Mastakovitch entra. J’avais remarqué, un instant auparavant, qu’il parlait avec animation au papa de la riche fiancée future, — un gros homme dont il venait de faire la connaissance : la conversation avait pour objet la valeur comparée des fonctions d’État.
Il restait rêveur et semblait compter quelque chose sur ses doigts.
— Trois cent… trois cent…, murmurait-il. Onze… douze… treize… seize — cinq ans. Admettons à 4 pour 100, 12… 5 fois 12, 60, et un an 60… Eh bien, admettons qu’il y aura en tout, dans cinq ans, 400… Oui, voilà… Mais lui, il ne prend pas 4, le misérable, c’est peut-être 8 ou 10 pour 100… Enfin, supposons cinq cents, 500,000, c’est sûr… Hum ! Eh bien, le reste pour les chiffons… Hum !
Après avoir fait ces réflexions, il se moucha et allait sortir de la chambre, quand tout à coup il aperçut la petite fille et s’arrêta. (Il ne me voyait pas, j’étais caché par les plantes.) Il me parut très-émotionné. Était-ce son calcul qui l’agitait ? Il se frottait les mains et ne pouvait tenir en place. Il jeta un regard décidé sur sa fiancée future. Il allait s’approcher d’elle, mais il examina tout d’abord la chambre autour de lui. Puis, sur la pointe des pieds, comme s’il se fût senti coupable, il vint à l’enfant, avec un sourire, s’inclina et lui baisa les cheveux. La fillette, surprise, jeta un cri.