Author: | Mireille Havet | ISBN: | 1230000283568 |
Publisher: | JCA | Publication: | December 2, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Mireille Havet |
ISBN: | 1230000283568 |
Publisher: | JCA |
Publication: | December 2, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce soir-là, ils dînent au Chatham. Germaine avait dit : « Je vais mettre une petite robe rose ». En réalité sa robe est noire. La seule rose sans doute, est ce visage penché à l’ombre du chapeau, les épaules nues, sous la dentelle où scintillent et roulent, avec une fraîcheur marine la rondeur d’admirables perles. Daniel, à ses côtés, ne perd pas un sourire.
Agité, il ignore le homard thermidor et le poulet Chatham. Son pâle visage fait un contraste pur avec celui fardé d’impudence de la femme tout occupée à le conquérir. Conquête facile, Daniel aime l’amour, les Champs-Élysées, grandes automobiles et les cocktails. Autrefois, il aimait la campagne et, dans son jardin désordre, les asters bêtes et tristes et le grand plant d’asperges où l’on coupait, à l’automne, des brassées de feuillages roux que sa mère disposait dans les vases du salon pour faire un fond aux chrysanthèmes.
Il aimait aussi les mots d’où partent, mieux que des gares, les vrais rapides qui nous entraînent. Il aimait la lecture et l’encre,maintenant cette femme. Germaine parle de Venise : « Viendrez-vous ? J’ai un vieux palais sur le grand canal, des plantes fleurissent entre ses marches. C’est la saison de Venise. Pourquoi ne pas partir. De la terrasse on voit, comme des ombres, les gondoliers sur leur grande semelle qui glisse. »
Ce soir-là, ils dînent au Chatham. Germaine avait dit : « Je vais mettre une petite robe rose ». En réalité sa robe est noire. La seule rose sans doute, est ce visage penché à l’ombre du chapeau, les épaules nues, sous la dentelle où scintillent et roulent, avec une fraîcheur marine la rondeur d’admirables perles. Daniel, à ses côtés, ne perd pas un sourire.
Agité, il ignore le homard thermidor et le poulet Chatham. Son pâle visage fait un contraste pur avec celui fardé d’impudence de la femme tout occupée à le conquérir. Conquête facile, Daniel aime l’amour, les Champs-Élysées, grandes automobiles et les cocktails. Autrefois, il aimait la campagne et, dans son jardin désordre, les asters bêtes et tristes et le grand plant d’asperges où l’on coupait, à l’automne, des brassées de feuillages roux que sa mère disposait dans les vases du salon pour faire un fond aux chrysanthèmes.
Il aimait aussi les mots d’où partent, mieux que des gares, les vrais rapides qui nous entraînent. Il aimait la lecture et l’encre,maintenant cette femme. Germaine parle de Venise : « Viendrez-vous ? J’ai un vieux palais sur le grand canal, des plantes fleurissent entre ses marches. C’est la saison de Venise. Pourquoi ne pas partir. De la terrasse on voit, comme des ombres, les gondoliers sur leur grande semelle qui glisse. »