Author: | Voltaire | ISBN: | 1230000231047 |
Publisher: | Voltaire | Publication: | April 5, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Voltaire |
ISBN: | 1230000231047 |
Publisher: | Voltaire |
Publication: | April 5, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
LE DÎNER DU COMTE DE BOULAINVILLIERS
I. — AVANT DÎNER
L’ABBÉ COUET. — Quoi ! monsieur le comte, vous croyez la philosophie aussi utile au genre humain que la religion apostolique, catholique et romaine ?
LE COMTE DE BOULAINVILLIERS. — La philosophie étend son empire sur tout l’univers, et votre Église ne domine que sur une partie de l’Europe ; encore y a-t-elle bien des ennemis. Mais vous devez m’avouer que la philosophie est plus salutaire mille fois que votre religion, telle qu’elle est pratiquée depuis longtemps.
L’ABBÉ. — Vous m’étonnez. Qu’entendez-vous donc par philosophie ?
LE COMTE. — J’entends l’amour éclairé de la sagesse, soutenu par l’amour de l’Être éternel, rémunérateur de la vertu et vengeur du crime.
L’ABBÉ. — Eh bien ! n’est-ce pas là ce que notre religion annonce ?
LE COMTE. — Si c’est là ce que vous annoncez, nous sommes d’accord ; je suis bon catholique et vous êtes bon philosophe ; n’allons donc pas plus loin ni l’un ni l’autre. Ne déshonorons notre philosophie religieuse et sainte, ni par des sophismes et des absurdités qui outragent la raison, ni par la cupidité effrénée des honneurs et des richesses qui corrompent toutes les vertus. N’écoutons que les vérités et la modération de la philosophie ; alors cette philosophie adoptera la religion pour sa fille.
EXTRAIT:
LE DÎNER DU COMTE DE BOULAINVILLIERS
I. — AVANT DÎNER
L’ABBÉ COUET. — Quoi ! monsieur le comte, vous croyez la philosophie aussi utile au genre humain que la religion apostolique, catholique et romaine ?
LE COMTE DE BOULAINVILLIERS. — La philosophie étend son empire sur tout l’univers, et votre Église ne domine que sur une partie de l’Europe ; encore y a-t-elle bien des ennemis. Mais vous devez m’avouer que la philosophie est plus salutaire mille fois que votre religion, telle qu’elle est pratiquée depuis longtemps.
L’ABBÉ. — Vous m’étonnez. Qu’entendez-vous donc par philosophie ?
LE COMTE. — J’entends l’amour éclairé de la sagesse, soutenu par l’amour de l’Être éternel, rémunérateur de la vertu et vengeur du crime.
L’ABBÉ. — Eh bien ! n’est-ce pas là ce que notre religion annonce ?
LE COMTE. — Si c’est là ce que vous annoncez, nous sommes d’accord ; je suis bon catholique et vous êtes bon philosophe ; n’allons donc pas plus loin ni l’un ni l’autre. Ne déshonorons notre philosophie religieuse et sainte, ni par des sophismes et des absurdités qui outragent la raison, ni par la cupidité effrénée des honneurs et des richesses qui corrompent toutes les vertus. N’écoutons que les vérités et la modération de la philosophie ; alors cette philosophie adoptera la religion pour sa fille.