Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle

( Edition intégrale ) Tome 1/9 - illustré - annoté

Nonfiction, Science & Nature, Technology, Construction & Construction Trades, History, Renaissance, France
Cover of the book Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Paris, B. Bance, 1854
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc ISBN: 1230002917238
Publisher: Paris, B. Bance, 1854 Publication: November 24, 2018
Imprint: Language: French
Author: Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
ISBN: 1230002917238
Publisher: Paris, B. Bance, 1854
Publication: November 24, 2018
Imprint:
Language: French

Lorsque nous commencions à étudier l’architecture du moyen âge (il y a de cela vingt-cinq ans), il n’existait pas d’ouvrages qui pussent nous montrer la voie à suivre. Il nous souvient qu’alors un grand nombre de maîtres en architecture admettaient à peine l’existence de ces monuments qui couvrent le sol de l’Europe et de la France surtout. À peine permettait-on l’étude de quelques édifices de la renaissance française et italienne; quant à ceux qui avaient été construits depuis le bas-empire jusqu’au XVe siècle, on n’en parlait guère que pour les citer comme des produits de l’ignorance et de la barbarie. Si nous nous sentions pris d’une sorte d’admiration mystérieuse pour nos églises et nos forteresses françaises du moyen âge, nous n’osions avouer un penchant qui nous semblait une sorte de dépravation du goût, d’inclination peu avouable. Et cependant par instinct nous étions attiré vers ces grands monuments dont les trésors nous paraissaient réservés pour ceux qui voudraient se vouer à leur recherche.

Après un séjour de deux ans en Italie nous fûmes plus vivement frappé encore de l’aspect de nos édifices français, de la sagesse et de la science qui ont présidé à leur exécution, de l’unité, de l’harmonie et de la méthode suivies dans leur construction comme dans leur parure. Déjà cependant des esprits distingués avaient ouvert la voie; éclairés par les travaux et l’admiration de nos voisins les Anglais, ils songeaient à classer les édifices par styles et par époques. On ne s’en tenait plus à des textes la plupart erronés, on admettait un classement archéologique basé sur l’observation des monuments eux-mêmes. Les premiers travaux de M. de Caumont faisaient ressortir des caractères bien tranchés entre les différentes époques de l’architecture française du nord. En 1831, M. Vitet adressait au ministre de l’Intérieur un rapport sur les monuments des départements de l’Oise, de l’Aisne, du Nord, de la Marne et du Pas-de-Calais, dans lequel l’élégant écrivain signalait à l’attention du gouvernement des trésors inconnus, bien qu’ils fussent à nos portes. Plus tard, M. Mérimée poursuivait les recherches si heureusement commencées par M. Vitet, et, parcourant toutes les anciennes provinces de France, sauvait de la ruine quantité d’édifices que personne alors ne songeait à regarder, et qui font aujourd’hui la richesse et l’orgueil des villes qui les possèdent. M. Didron expliquait les poëmes sculptés et peints qui couvrent nos cathédrales, et poursuivait à outrance le vandalisme partout où il voulait tenter quelque oeuvre de destruction. Mais, il faut le dire à notre honte, les artistes restaient en arrière, les architectes couraient en Italie ne commençant à ouvrir les yeux qu’à Gênes ou Florence; ils revenaient leurs portefeuilles remplis d’études faites sans critique et sans ordre, et se mettaient à l’oeuvre sans avoir mis les pieds dans un monument de leur pays.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Lorsque nous commencions à étudier l’architecture du moyen âge (il y a de cela vingt-cinq ans), il n’existait pas d’ouvrages qui pussent nous montrer la voie à suivre. Il nous souvient qu’alors un grand nombre de maîtres en architecture admettaient à peine l’existence de ces monuments qui couvrent le sol de l’Europe et de la France surtout. À peine permettait-on l’étude de quelques édifices de la renaissance française et italienne; quant à ceux qui avaient été construits depuis le bas-empire jusqu’au XVe siècle, on n’en parlait guère que pour les citer comme des produits de l’ignorance et de la barbarie. Si nous nous sentions pris d’une sorte d’admiration mystérieuse pour nos églises et nos forteresses françaises du moyen âge, nous n’osions avouer un penchant qui nous semblait une sorte de dépravation du goût, d’inclination peu avouable. Et cependant par instinct nous étions attiré vers ces grands monuments dont les trésors nous paraissaient réservés pour ceux qui voudraient se vouer à leur recherche.

Après un séjour de deux ans en Italie nous fûmes plus vivement frappé encore de l’aspect de nos édifices français, de la sagesse et de la science qui ont présidé à leur exécution, de l’unité, de l’harmonie et de la méthode suivies dans leur construction comme dans leur parure. Déjà cependant des esprits distingués avaient ouvert la voie; éclairés par les travaux et l’admiration de nos voisins les Anglais, ils songeaient à classer les édifices par styles et par époques. On ne s’en tenait plus à des textes la plupart erronés, on admettait un classement archéologique basé sur l’observation des monuments eux-mêmes. Les premiers travaux de M. de Caumont faisaient ressortir des caractères bien tranchés entre les différentes époques de l’architecture française du nord. En 1831, M. Vitet adressait au ministre de l’Intérieur un rapport sur les monuments des départements de l’Oise, de l’Aisne, du Nord, de la Marne et du Pas-de-Calais, dans lequel l’élégant écrivain signalait à l’attention du gouvernement des trésors inconnus, bien qu’ils fussent à nos portes. Plus tard, M. Mérimée poursuivait les recherches si heureusement commencées par M. Vitet, et, parcourant toutes les anciennes provinces de France, sauvait de la ruine quantité d’édifices que personne alors ne songeait à regarder, et qui font aujourd’hui la richesse et l’orgueil des villes qui les possèdent. M. Didron expliquait les poëmes sculptés et peints qui couvrent nos cathédrales, et poursuivait à outrance le vandalisme partout où il voulait tenter quelque oeuvre de destruction. Mais, il faut le dire à notre honte, les artistes restaient en arrière, les architectes couraient en Italie ne commençant à ouvrir les yeux qu’à Gênes ou Florence; ils revenaient leurs portefeuilles remplis d’études faites sans critique et sans ordre, et se mettaient à l’oeuvre sans avoir mis les pieds dans un monument de leur pays.

More books from France

Cover of the book Archives of the Masters of Arms of Paris by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book A Slow Tour Through France by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Stories of Charlemagne (Illustrated) by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Notes of Conversations with the Duke of Wellington 1831-1851 by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Compass of Society by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Mémoires sur la vie privée de Marie-Antoinette, reine de France (Tome I, II, III) by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book What to see in Paris by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Bordeaux Patrimoine Mondial by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book France Travel Guide: Culture - Sightseeing - Activities - Hotels - Nightlife - Restaurants – Transportation by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Light Cavalry Outposts by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book The Story of Paris (Medieval Towns Series) by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Histoire passionnée de la France by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Digging Up the Dead by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Nobility and patrimony in modern France by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Travels with a Donkey in the Cevennes by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy