Author: | Paul Arène | ISBN: | 1230002252520 |
Publisher: | Paris E. Flammarion [1894] | Publication: | April 4, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Paul Arène |
ISBN: | 1230002252520 |
Publisher: | Paris E. Flammarion [1894] |
Publication: | April 4, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Parfois, les Mandres se mariaient. Maris commodes ! plus ou moins ivrognes et joueurs, vivant, à courir les foires, de fainéantes industries, et qui, grâce à l’usage paysan, cessaient bientôt d’avoir un nom et devenaient pour tout le monde Pierre, Martin, Xavier ou Jacques de la Mandre. Ainsi se perpétuait la dynastie.
Du reste, les Mandres, par un phénomène inexpliqué, n’avaient presque jamais que des filles traînant leur enfance effrontée dans l’ombre de ce grand Couvert où toujours, le soir, derrière les tas de fumier, sous les charrettes, des galants honteux se cachaient.
Domnine était née là !
Délicate et blonde, avec l’air, à douze ans, d’une herbe trop vite poussée, on la surnomma la Civadone pour la distinguer de ses deux sœurs, Irma et Gusta, moricaude aux yeux de charbon, Mandres de souche franche celles-là ! et les gens se demandaient, en effet, comment si frêle tige de folle avoine avait pu germer et verdir à l’entrée du louche clapier où, depuis si longtemps, les Mandres gîtaient ?
Parfois, les Mandres se mariaient. Maris commodes ! plus ou moins ivrognes et joueurs, vivant, à courir les foires, de fainéantes industries, et qui, grâce à l’usage paysan, cessaient bientôt d’avoir un nom et devenaient pour tout le monde Pierre, Martin, Xavier ou Jacques de la Mandre. Ainsi se perpétuait la dynastie.
Du reste, les Mandres, par un phénomène inexpliqué, n’avaient presque jamais que des filles traînant leur enfance effrontée dans l’ombre de ce grand Couvert où toujours, le soir, derrière les tas de fumier, sous les charrettes, des galants honteux se cachaient.
Domnine était née là !
Délicate et blonde, avec l’air, à douze ans, d’une herbe trop vite poussée, on la surnomma la Civadone pour la distinguer de ses deux sœurs, Irma et Gusta, moricaude aux yeux de charbon, Mandres de souche franche celles-là ! et les gens se demandaient, en effet, comment si frêle tige de folle avoine avait pu germer et verdir à l’entrée du louche clapier où, depuis si longtemps, les Mandres gîtaient ?