Douleur du Vendredi saint

récits inclassables sur solitude, amours impossibles, union de l'amour et de la mort, du sexe et du sacré

Fiction & Literature, Anthologies
Cover of the book Douleur du Vendredi saint by Yòrgos Ioànnou, publie.net
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Yòrgos Ioànnou ISBN: 9782814552142
Publisher: publie.net Publication: February 22, 2009
Imprint: publie.net Language: French
Author: Yòrgos Ioànnou
ISBN: 9782814552142
Publisher: publie.net
Publication: February 22, 2009
Imprint: publie.net
Language: French

Yòrgos Ioànnou, Douleur du Vendredi saint | présentation par Michel Volkovitch

Yòrgos Ioànnou n’ayant jamais écrit que sur lui-même, de façon souvent très allusive, quelques indications sur sa vie ne feront pas de mal au lecteur. Ioànnou naît à Thessalonique en 1927 de parents réfugiés, chassés de Turquie un peu plus tôt. Le père est cheminot, le fils devient professeur de lettres classiques. Il exerce un peu partout en province, et même en Libye pendant deux ans — son seul voyage hors de Grèce. Il publie deux minces recueils de poèmes et un de prose. En 1971, à quarante-quatre ans, quand paraît Le sarcophage, il est encore pratiquement inconnu.

Le sarcophage est l’histoire d’un couple. Elle, c’est Thessalonique, ville d’enfance et d’adolescence, mère détestée autant qu’aimée. Lui, c’est l’auteur lui-même. Ces 29 textes brefs forment une autobiographie à peine transposée. Ioànnou n’invente pas ses histoires : on n’écrit bien, dit-il, que sur ce qu’on a soi-même vécu. Plutôt que des nouvelles, ces textes sont des « proses », comme il les appelle, à mi-chemin entre l’autobiographie, la fiction et l’essai. Ajoutons-y la chronique : Ioànnou ne cesse d’entrelacer drames personnels et collectifs. Le charme et la force de ce livre, et des suivants, viennent en partie de là, de cet équilibre entre le je et le nous. En fait, mine de rien, par petites touches, brefs coups de projecteur, c’est l’âme grecque tout entière que capte Ioànnou. Tout est là, senti, vécu : l’héritage antique, la religion byzantine, les traditions populaires — la « Grèce éternelle », encore vivante alors, survivante aujourd’hui. Il fallait, pour la rejoindre ainsi, un homme à la fois savant et simple, comme Ioànnou ; un homme que sa culture a mené vers ses racines lointaines sans l’éloigner de ses origines populaires, non moins précieuses pour lui.

Mais si les récits de Ioànnou fascinent à ce point, c’est qu’à travers la chronique son auteur va plus loin, plus profond — ses écrits tournent toujours autour de la grande révélation de sa jeunesse : la force d’Éros, de Thanatos, et surtout les liens secrets qui les unissent.

Éros, pour Ioànnou, est une blessure perpétuelle. Il désire les hommes, dans un temps et un lieu où la chose n’est plus permise, ou pas encore. L’écriture chez lui naît en grande partie d’un besoin lancinant de se confier, d’avouer une douleur inavouable, de vaincre une solitude infernale, de se libérer d’une masse de culpabilités ; écrire est une confession. Ou plutôt (et le...

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Yòrgos Ioànnou, Douleur du Vendredi saint | présentation par Michel Volkovitch

Yòrgos Ioànnou n’ayant jamais écrit que sur lui-même, de façon souvent très allusive, quelques indications sur sa vie ne feront pas de mal au lecteur. Ioànnou naît à Thessalonique en 1927 de parents réfugiés, chassés de Turquie un peu plus tôt. Le père est cheminot, le fils devient professeur de lettres classiques. Il exerce un peu partout en province, et même en Libye pendant deux ans — son seul voyage hors de Grèce. Il publie deux minces recueils de poèmes et un de prose. En 1971, à quarante-quatre ans, quand paraît Le sarcophage, il est encore pratiquement inconnu.

Le sarcophage est l’histoire d’un couple. Elle, c’est Thessalonique, ville d’enfance et d’adolescence, mère détestée autant qu’aimée. Lui, c’est l’auteur lui-même. Ces 29 textes brefs forment une autobiographie à peine transposée. Ioànnou n’invente pas ses histoires : on n’écrit bien, dit-il, que sur ce qu’on a soi-même vécu. Plutôt que des nouvelles, ces textes sont des « proses », comme il les appelle, à mi-chemin entre l’autobiographie, la fiction et l’essai. Ajoutons-y la chronique : Ioànnou ne cesse d’entrelacer drames personnels et collectifs. Le charme et la force de ce livre, et des suivants, viennent en partie de là, de cet équilibre entre le je et le nous. En fait, mine de rien, par petites touches, brefs coups de projecteur, c’est l’âme grecque tout entière que capte Ioànnou. Tout est là, senti, vécu : l’héritage antique, la religion byzantine, les traditions populaires — la « Grèce éternelle », encore vivante alors, survivante aujourd’hui. Il fallait, pour la rejoindre ainsi, un homme à la fois savant et simple, comme Ioànnou ; un homme que sa culture a mené vers ses racines lointaines sans l’éloigner de ses origines populaires, non moins précieuses pour lui.

Mais si les récits de Ioànnou fascinent à ce point, c’est qu’à travers la chronique son auteur va plus loin, plus profond — ses écrits tournent toujours autour de la grande révélation de sa jeunesse : la force d’Éros, de Thanatos, et surtout les liens secrets qui les unissent.

Éros, pour Ioànnou, est une blessure perpétuelle. Il désire les hommes, dans un temps et un lieu où la chose n’est plus permise, ou pas encore. L’écriture chez lui naît en grande partie d’un besoin lancinant de se confier, d’avouer une douleur inavouable, de vaincre une solitude infernale, de se libérer d’une masse de culpabilités ; écrire est une confession. Ou plutôt (et le...

More books from publie.net

Cover of the book Refonder | notes d'écriture 1990-2009 by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book L'Homme des foules by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Le Spleen de paris, petits poëmes en prose by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book L'assassin du Banconi by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Sharon Tate ne verra pas Altamont by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Bleu Blanc Rouge by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Blasons d'un corps masculin by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Malades aux larges ailes by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book We are under attack by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Le crime au père Boniface by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book L'hôtel du Nord by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Le cabaret des morts by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Guantanamo by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book L'enfer est vert by Yòrgos Ioànnou
Cover of the book Les mots by Yòrgos Ioànnou
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy