Author: | Donatien Alphonse François de Sade | ISBN: | 1230000450898 |
Publisher: | soussoune | Publication: | May 25, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Donatien Alphonse François de Sade |
ISBN: | 1230000450898 |
Publisher: | soussoune |
Publication: | May 25, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Après l’Italie, l’Angleterre et la Russie, peu de pays en Europe me paraissaient aussi curieux que la Suède; mais si mon imagination
s’allumait au désir de voir les contrées célèbres dont sortirent autrefois les Alaric, les Attila, les Théodoric, tous ces héros enfin
qui, suivis d’une foule innombrable de soldats, surent apprécier l’aigle impérieux dont les ailes aspiraient à couvrir le monde, et
faire trembler les Romains aux portes mêmes de leur capitale; si d’autre part mon âme brûlait du désir de s’enflammer dans la patrie
des Gustave Vasa, des Christine et des Charles XII... tous trois fameux dans un genre bien différent sans doute, puisque l’una s’illustra
par cette philosophie rare et précieuse dans un souverain, par cette prudence estimable qui fait fouler aux pieds les systèmes religieux,
quand ils contrarient et l’autorité du gouvernement à laquelle ils doivent être subordonnés, et le bonheur des peuples, unique objet de
la législation; la seconde par cette grandeur d’âme qui fait préférer la solitude et les lettres au vain éclat du trône... et le troisième
par ces vertus héroïques, qui lui méritèrent à jamais le surnom d’Alexandre; si tous ces différents objets m’animaient, dis-je, combien ne
désirais-je pas, avec plus d’ardeur encore, d’admirer ce peuple sage, vertueux, sobre et magnanime, qu’on peut appeler le modèle du Nord!...
Extrait :
Après l’Italie, l’Angleterre et la Russie, peu de pays en Europe me paraissaient aussi curieux que la Suède; mais si mon imagination
s’allumait au désir de voir les contrées célèbres dont sortirent autrefois les Alaric, les Attila, les Théodoric, tous ces héros enfin
qui, suivis d’une foule innombrable de soldats, surent apprécier l’aigle impérieux dont les ailes aspiraient à couvrir le monde, et
faire trembler les Romains aux portes mêmes de leur capitale; si d’autre part mon âme brûlait du désir de s’enflammer dans la patrie
des Gustave Vasa, des Christine et des Charles XII... tous trois fameux dans un genre bien différent sans doute, puisque l’una s’illustra
par cette philosophie rare et précieuse dans un souverain, par cette prudence estimable qui fait fouler aux pieds les systèmes religieux,
quand ils contrarient et l’autorité du gouvernement à laquelle ils doivent être subordonnés, et le bonheur des peuples, unique objet de
la législation; la seconde par cette grandeur d’âme qui fait préférer la solitude et les lettres au vain éclat du trône... et le troisième
par ces vertus héroïques, qui lui méritèrent à jamais le surnom d’Alexandre; si tous ces différents objets m’animaient, dis-je, combien ne
désirais-je pas, avec plus d’ardeur encore, d’admirer ce peuple sage, vertueux, sobre et magnanime, qu’on peut appeler le modèle du Nord!...