Author: | Giacomo Casanova | ISBN: | 1230000297275 |
Publisher: | Giacomo Casanova | Publication: | February 6, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Giacomo Casanova |
ISBN: | 1230000297275 |
Publisher: | Giacomo Casanova |
Publication: | February 6, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Après avoir fini mes études, avoir quitté à Rome l’état d’écclesiastique, avoir embrassé celui de militaire, l’avoir quitté à Corfou, entrepris le métier d’avocat, l’avoir quitté par aversion, et après avoir vu toute mon Italie, les deux Greces, l’Asie Mineure, Constantinople, et les plus belles villes de France, et d’Allemagne, je suis retourné à ma patrie l’année 1753 assez instruit, plein de moi-même, étourdi, aimant le plaisir, ennemi de prévoir, parlant de tout à tort, et à travers, gai, hardi, vigoureux et me moquant, au milieu d’une bande d’amis de ma clique, dont j’étais le gonfalonier, de tout ce qui me paraissait sottise soit sacrée, soit profane, appelant préjugé tout ce qui n’était pas connu aux sauvages, jouant gros jeu, trouvant égal le temps de la nuit à celui du jour, et ne respectant que l’honneur, dont j’avaistoujours le nom sur les lèvres plus par hauteur que par soumission, prêt pour garantir le mien de toute tache à violer toutes les lois qui auraient pu m’empêcher une satisfaction, un dédommagement, une vengeance de tout ce qui avait l’apparence d’injure, ou de violence.
EXTRAIT:
Après avoir fini mes études, avoir quitté à Rome l’état d’écclesiastique, avoir embrassé celui de militaire, l’avoir quitté à Corfou, entrepris le métier d’avocat, l’avoir quitté par aversion, et après avoir vu toute mon Italie, les deux Greces, l’Asie Mineure, Constantinople, et les plus belles villes de France, et d’Allemagne, je suis retourné à ma patrie l’année 1753 assez instruit, plein de moi-même, étourdi, aimant le plaisir, ennemi de prévoir, parlant de tout à tort, et à travers, gai, hardi, vigoureux et me moquant, au milieu d’une bande d’amis de ma clique, dont j’étais le gonfalonier, de tout ce qui me paraissait sottise soit sacrée, soit profane, appelant préjugé tout ce qui n’était pas connu aux sauvages, jouant gros jeu, trouvant égal le temps de la nuit à celui du jour, et ne respectant que l’honneur, dont j’avaistoujours le nom sur les lèvres plus par hauteur que par soumission, prêt pour garantir le mien de toute tache à violer toutes les lois qui auraient pu m’empêcher une satisfaction, un dédommagement, une vengeance de tout ce qui avait l’apparence d’injure, ou de violence.