Author: | Emmanuel Mounier | ISBN: | 9782824903132 |
Publisher: | République des Lettres | Publication: | July 2, 2016 |
Imprint: | République des Lettres | Language: | French |
Author: | Emmanuel Mounier |
ISBN: | 9782824903132 |
Publisher: | République des Lettres |
Publication: | July 2, 2016 |
Imprint: | République des Lettres |
Language: | French |
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Emmanuel Mounier. L'histoire de la pensée est jalonnée d'une série de réveils existentialistes, qui ont été pour la pensée autant de conversions à elle-même, de retours à sa mission originelle. C'est l'appel de Socrate opposant aux rêveries cosmogoniques des physiciens d'Ionie l'impératif intérieur du "Connais-toi toi-même". C'est le message stoïcien, rappelant à la maîtrise de soi, à l'affrontement du destin, ces Grecs infatigables dans les jeux légers du sophisme et de la dialectique. C'est saint Bernard partant en croisade au nom d'un christianisme de conversion et de salut contre la systématisation de la foi par Abélard. C'est Pascal se dressant au seuil de la grande aventure cartésienne contre ceux qui approfondissent trop les sciences et s'inquiètent à peine du tout de l'homme, de sa vie et de sa mort. Mais avec Pascal, nous voici déjà à l'existentialisme moderne. Il a tracé tous les chemins, il a frappé presque chaque thème. Toutefois, Kierkegaard apparaît comme le père en titre de l'école. Il se dresse contre le système de Hegel, le Système absolu, systématisation du système, auquel il oppose l'Existence absolue. À partir de ce moment, le tronc de l'existentialisme se sépare en deux branches. L'une se greffe immédiatement au vieux tronc chrétien. Y a-t-il climat ontologique qui soit mieux préparé à recevoir l'exigence existentialiste ? Ne faut-il pas dire tout simplement que l'existentialisme est une autre manière de parler le christianisme ? Un grand isolé, Nietzche, se dresse au départ du second courant, créant une ligne de l'existentialisme athée qui va de Heidegger à Sartre, et que l'on prend abusivement aujourd'hui pour le tout de l'existentialisme.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Emmanuel Mounier. L'histoire de la pensée est jalonnée d'une série de réveils existentialistes, qui ont été pour la pensée autant de conversions à elle-même, de retours à sa mission originelle. C'est l'appel de Socrate opposant aux rêveries cosmogoniques des physiciens d'Ionie l'impératif intérieur du "Connais-toi toi-même". C'est le message stoïcien, rappelant à la maîtrise de soi, à l'affrontement du destin, ces Grecs infatigables dans les jeux légers du sophisme et de la dialectique. C'est saint Bernard partant en croisade au nom d'un christianisme de conversion et de salut contre la systématisation de la foi par Abélard. C'est Pascal se dressant au seuil de la grande aventure cartésienne contre ceux qui approfondissent trop les sciences et s'inquiètent à peine du tout de l'homme, de sa vie et de sa mort. Mais avec Pascal, nous voici déjà à l'existentialisme moderne. Il a tracé tous les chemins, il a frappé presque chaque thème. Toutefois, Kierkegaard apparaît comme le père en titre de l'école. Il se dresse contre le système de Hegel, le Système absolu, systématisation du système, auquel il oppose l'Existence absolue. À partir de ce moment, le tronc de l'existentialisme se sépare en deux branches. L'une se greffe immédiatement au vieux tronc chrétien. Y a-t-il climat ontologique qui soit mieux préparé à recevoir l'exigence existentialiste ? Ne faut-il pas dire tout simplement que l'existentialisme est une autre manière de parler le christianisme ? Un grand isolé, Nietzche, se dresse au départ du second courant, créant une ligne de l'existentialisme athée qui va de Heidegger à Sartre, et que l'on prend abusivement aujourd'hui pour le tout de l'existentialisme.