Janet la revenante et autres histoires

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Janet la revenante et autres histoires by Robert Louis Stevenson, NA
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Robert Louis Stevenson ISBN: 1230000246563
Publisher: NA Publication: June 14, 2014
Imprint: Language: French
Author: Robert Louis Stevenson
ISBN: 1230000246563
Publisher: NA
Publication: June 14, 2014
Imprint:
Language: French

Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.

Extrait:
Le Révérend Murdoch Soulis fut longtemps ministre de la paroisse de Balweary, dans la marécageuse vallée de la Dule. Vieillard à la mine sévère et glaciale, effrayant à entendre, il habitait les dernières années de sa vie, sans parent ni serviteur ni aucune autre compagnie humaine, dans le petit presbytère isolé que dominait le rocher de la Femme-Pendue. Malgré la rigidité de fer de ses traits, il avait l’œil effrayé, égaré, hagard. Et lorsqu’il évoquait, dans une semonce privée, l’avenir des âmes impénitentes, on eût dit que son œil découvrait, au-delà des orages du temps, les terreurs de l’éternité. Bien des jeunes gens qui venaient se préparer à la Sainte Communion étaient affreusement bouleversés par ses propos. Il avait composé un prêche sur la première épître de saint Pierre, verset 8 : « Le démon est un lion dévorant » pour le dimanche qui suit le 7 août, et il se surpassait en commentant ce texte tant à cause de la nature horrifique du sujet que par le spectacle terrifiant qu’il offrait en chaire. Les enfants étaient convulsés d’épouvante et les vieux prenaient ce jour-là des airs plus entendus et plus mystérieux que de coutume en multipliant ces allusions qui avaient la désapprobation d’Hamlet. Quant au presbytère, proche de la Dule, sous de grands arbres, dominé d’un côté par la Femme-Pendue, et ayant vue de l’autre sur des collines froides et marécageuses, – il avait commencé, très tôt sous le ministère de M. Soulis, d’être évité dès la brune par ceux qui se targuaient d’une certaine prudence, et les charretiers attablés au cabaret branlaient la tête à l’idée de passer trop tardivement dans ce sinistre voisinage. Pour être plus précis, cette terreur émanait surtout d’un point particulier. Le presbytère se trouvait situé entre la grand-route et la Dule, avec un pignon de chaque côté ; le derrière regardait la ville de Balweary, distante d’un demi-mille à peu près ; devant, un jardin en friche clôturé d’épine occupait le terrain compris entre la rivière et la route. La maison avait deux étages qui comprenaient chacun deux vastes pièces. Elle ne donnait pas directement sur le jardin, mais sur un sentier surélevé, une sorte de digue aboutissant à la route d’une part, et se perdant de l’autre sous les saules et les bouleaux élevés qui bordaient le courant. C’était ce bout de digue qui jouissait d’une si déplorable réputation chez les jeunes paroissiens de Balweary. Le ministre s’y promenait souvent après le crépuscule, poussant parfois des plaintes inarticulées dont il entrecoupait ses prières ; et lorsqu’il était absent, et la porte du presbytère fermée à clef, les plus hardis d’entre les écoliers s’aventuraient, le cœur battant, à « suivre leur capitaine » sur ce chemin légendaire.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.

Extrait:
Le Révérend Murdoch Soulis fut longtemps ministre de la paroisse de Balweary, dans la marécageuse vallée de la Dule. Vieillard à la mine sévère et glaciale, effrayant à entendre, il habitait les dernières années de sa vie, sans parent ni serviteur ni aucune autre compagnie humaine, dans le petit presbytère isolé que dominait le rocher de la Femme-Pendue. Malgré la rigidité de fer de ses traits, il avait l’œil effrayé, égaré, hagard. Et lorsqu’il évoquait, dans une semonce privée, l’avenir des âmes impénitentes, on eût dit que son œil découvrait, au-delà des orages du temps, les terreurs de l’éternité. Bien des jeunes gens qui venaient se préparer à la Sainte Communion étaient affreusement bouleversés par ses propos. Il avait composé un prêche sur la première épître de saint Pierre, verset 8 : « Le démon est un lion dévorant » pour le dimanche qui suit le 7 août, et il se surpassait en commentant ce texte tant à cause de la nature horrifique du sujet que par le spectacle terrifiant qu’il offrait en chaire. Les enfants étaient convulsés d’épouvante et les vieux prenaient ce jour-là des airs plus entendus et plus mystérieux que de coutume en multipliant ces allusions qui avaient la désapprobation d’Hamlet. Quant au presbytère, proche de la Dule, sous de grands arbres, dominé d’un côté par la Femme-Pendue, et ayant vue de l’autre sur des collines froides et marécageuses, – il avait commencé, très tôt sous le ministère de M. Soulis, d’être évité dès la brune par ceux qui se targuaient d’une certaine prudence, et les charretiers attablés au cabaret branlaient la tête à l’idée de passer trop tardivement dans ce sinistre voisinage. Pour être plus précis, cette terreur émanait surtout d’un point particulier. Le presbytère se trouvait situé entre la grand-route et la Dule, avec un pignon de chaque côté ; le derrière regardait la ville de Balweary, distante d’un demi-mille à peu près ; devant, un jardin en friche clôturé d’épine occupait le terrain compris entre la rivière et la route. La maison avait deux étages qui comprenaient chacun deux vastes pièces. Elle ne donnait pas directement sur le jardin, mais sur un sentier surélevé, une sorte de digue aboutissant à la route d’une part, et se perdant de l’autre sous les saules et les bouleaux élevés qui bordaient le courant. C’était ce bout de digue qui jouissait d’une si déplorable réputation chez les jeunes paroissiens de Balweary. Le ministre s’y promenait souvent après le crépuscule, poussant parfois des plaintes inarticulées dont il entrecoupait ses prières ; et lorsqu’il était absent, et la porte du presbytère fermée à clef, les plus hardis d’entre les écoliers s’aventuraient, le cœur battant, à « suivre leur capitaine » sur ce chemin légendaire.

More books from NA

Cover of the book Futures Trading Secrets by Robert Louis Stevenson
Cover of the book LA MAISON VIDE Le retour de Sherlock Holmes (version illustrée) by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Le Second Rang du Collier by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Sévère éducation by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Souvenirs de Sherlock Holmes by Robert Louis Stevenson
Cover of the book La Guerre des mondes by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Amours d'escale by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Une noce by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Moi cohérent et Moi inconscient by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Le testament d'un blagueur by Robert Louis Stevenson
Cover of the book L'HOMME QUI PLANTAIT DES ARBRES by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Impressions de voyage en Suisse (tome 1) by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Le mystère des jonquilles by Robert Louis Stevenson
Cover of the book L'apprentissage by Robert Louis Stevenson
Cover of the book Perte de contrôle by Robert Louis Stevenson
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy