Author: | Eugène Sue | ISBN: | 1230000308891 |
Publisher: | NA | Publication: | March 2, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Eugène Sue |
ISBN: | 1230000308891 |
Publisher: | NA |
Publication: | March 2, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Dans ce récit, Eugène Süe nous raconte l'histoire, les attitudes, les réactions de deux femmes dont le mari, pour s'être opposé, a été arrêté et envoyé au bagne lors du coup d'état de Napoléon III le 2 décembre 1851. La première, Jeanne, est la femme d'un paysan, la seconde, Louise, celle d'un bourgeois.
Extrait: Sylvain Poirier était journalier ; de plus, il cultivait deux quartiers de terre en locataire, situés près de sa demeure, pauvre maison isolée, non loin de la lisière des grands bois de Mareuil, qui s’étendent à quelque distance de Beaugency, audelà de la rive gauche de la Loire, en venant d’Orléans.
Sylvain, après avoir payé la dette du sang à la France, et servi trois années en Afrique, revint au pays, et épousa une jeune fille du village de St-Laurent-des-Eaux, nommée Jeanne Masson. Il en eut successivement trois enfants ; elle était grosse du quatrième. Le père de Sylvain vivait encore ; longtemps brûleur de charbon dans la forêt, où il passait des mois entiers, été comme hiver, dans une hutte de terre ou de branchages, les infirmités accablaient sa vieillesse ; perclus de douleurs, il marchait difficilement et presque courbé en deux. Mais, le courage et le bon vouloir ne lui manquaient point ; tant qu’il le pouvait, il concourait, avec son fils et sa bru, à la culture des deux quartiers de terre qui aidaient à vivre toute la famille. Sylvain, en bon fils, avait dit à son père, lorsqu’il le vit incapable de travailler :
– Venez avec nous ; vous m’avez donné le pain de mon enfance, je vous dois le pain de votre vieillesse.
Le père Poirier, lorsque la douleur ne paralysait pas ses bras, travaillait encore
Dans ce récit, Eugène Süe nous raconte l'histoire, les attitudes, les réactions de deux femmes dont le mari, pour s'être opposé, a été arrêté et envoyé au bagne lors du coup d'état de Napoléon III le 2 décembre 1851. La première, Jeanne, est la femme d'un paysan, la seconde, Louise, celle d'un bourgeois.
Extrait: Sylvain Poirier était journalier ; de plus, il cultivait deux quartiers de terre en locataire, situés près de sa demeure, pauvre maison isolée, non loin de la lisière des grands bois de Mareuil, qui s’étendent à quelque distance de Beaugency, audelà de la rive gauche de la Loire, en venant d’Orléans.
Sylvain, après avoir payé la dette du sang à la France, et servi trois années en Afrique, revint au pays, et épousa une jeune fille du village de St-Laurent-des-Eaux, nommée Jeanne Masson. Il en eut successivement trois enfants ; elle était grosse du quatrième. Le père de Sylvain vivait encore ; longtemps brûleur de charbon dans la forêt, où il passait des mois entiers, été comme hiver, dans une hutte de terre ou de branchages, les infirmités accablaient sa vieillesse ; perclus de douleurs, il marchait difficilement et presque courbé en deux. Mais, le courage et le bon vouloir ne lui manquaient point ; tant qu’il le pouvait, il concourait, avec son fils et sa bru, à la culture des deux quartiers de terre qui aidaient à vivre toute la famille. Sylvain, en bon fils, avait dit à son père, lorsqu’il le vit incapable de travailler :
– Venez avec nous ; vous m’avez donné le pain de mon enfance, je vous dois le pain de votre vieillesse.
Le père Poirier, lorsque la douleur ne paralysait pas ses bras, travaillait encore