Author: | Maurice Leblanc | ISBN: | 1230000282017 |
Publisher: | JCA | Publication: | November 22, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Maurice Leblanc |
ISBN: | 1230000282017 |
Publisher: | JCA |
Publication: | November 22, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
SI je vous disais que je me suis trouvé en face de lui, jadis, sur le territoire même de la France ! Élisabeth regarda Paul Delroze avec l’expression de tendresse d’une jeune mariée pour qui le moindre mot de celui qu’elle aime est un sujet d’émerveillement.
— Vous avez vu Guillaume II en France ? dit-elle.
— De mes yeux vu, et sans qu’il me soit possible d’oublier une seule des circonstances qui ont marqué cette rencontre. Et cependant il y a bien longtemps…
Il parlait avec une gravité soudaine, et comme si l’évocation de ce souvenir eût éveillé en lui les pensées les plus pénibles.
Élisabeth lui dit :
— Racontez-moi cela, Paul, voulez-vous ?
— Je vous le raconterai, fit-il. D’ailleurs, bien que je ne fusse encore qu’un enfant à cette époque, l’incident est mêlé de façon si tragique à ma vie elle-même que je ne pourrais pas ne pas vous le confier en tous ses détails. »
Ils descendirent. Le train s’était arrêté en gare de Corvigny, station terminus de la ligne d’intérêt local qui part du chef-lieu, atteint la vallée du Liseron et aboutit, six lieues avant la frontière, au pied de la petite cité lorraine que Vauban entoura, dit-il en ses Mémoires, « des plus parfaites demi-lunes qui se puissent imaginer ».
SI je vous disais que je me suis trouvé en face de lui, jadis, sur le territoire même de la France ! Élisabeth regarda Paul Delroze avec l’expression de tendresse d’une jeune mariée pour qui le moindre mot de celui qu’elle aime est un sujet d’émerveillement.
— Vous avez vu Guillaume II en France ? dit-elle.
— De mes yeux vu, et sans qu’il me soit possible d’oublier une seule des circonstances qui ont marqué cette rencontre. Et cependant il y a bien longtemps…
Il parlait avec une gravité soudaine, et comme si l’évocation de ce souvenir eût éveillé en lui les pensées les plus pénibles.
Élisabeth lui dit :
— Racontez-moi cela, Paul, voulez-vous ?
— Je vous le raconterai, fit-il. D’ailleurs, bien que je ne fusse encore qu’un enfant à cette époque, l’incident est mêlé de façon si tragique à ma vie elle-même que je ne pourrais pas ne pas vous le confier en tous ses détails. »
Ils descendirent. Le train s’était arrêté en gare de Corvigny, station terminus de la ligne d’intérêt local qui part du chef-lieu, atteint la vallée du Liseron et aboutit, six lieues avant la frontière, au pied de la petite cité lorraine que Vauban entoura, dit-il en ses Mémoires, « des plus parfaites demi-lunes qui se puissent imaginer ».