Author: | Elizabeth Gaskell, Émile Daurand Forgues | ISBN: | 1230000312092 |
Publisher: | SJ | Publication: | March 15, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Elizabeth Gaskell, Émile Daurand Forgues |
ISBN: | 1230000312092 |
Publisher: | SJ |
Publication: | March 15, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait :
Dans certaine ville de certain comté vivait, il y a quelque quarante ans, un jurisconsulte nommé Wilkins. Il y exerçait
cette profession spéciale qui est désignée sous le nom de conveyancing attorney. C’est un peu l’avoué, un peu le notaire,
un peu l’avocat consultant, bref, un légiste à tout faire qui cumule les bénéfices de plusieurs spécialités ailleurs
distinctes. Le comté n’était point fort étendu, la ville ne comptait guère plus de quatre mille habitants, mais comme la
clientèle de M. Wilkins se recrutait, dans un rayon de vingt milles, chez presque toutes les familles nobles, son cabinet,
fondé par son grand-père, amélioré par son père, lui donnait d’assez amples produits, et le plaçait sur un très-bon pied de
confiance amicale vis-à-vis des principaux personnages du pays. Sans être positivement des leurs, il était trop avant dans
les secrets de leur existence pour n’être pas accueilli chez eux, admis à leur table, — sans sa femme, cela va de soi, — et
même invité à leurs chasses quand un hasard plus ou moins prémédité l’amenait, à cheval, sur le chemin de leurs meutes. N’allez
pas supposer qu’il jouât le rôle de parasite ou de flatteur. Il avait son franc-parler et donnait hardiment les conseils les
moins agréables, soit qu’il s’agît de conclure un mariage « disproportionné, » soit de revendiquer les droits d’un tenancier
traité avec une injuste rigueur.
Extrait :
Dans certaine ville de certain comté vivait, il y a quelque quarante ans, un jurisconsulte nommé Wilkins. Il y exerçait
cette profession spéciale qui est désignée sous le nom de conveyancing attorney. C’est un peu l’avoué, un peu le notaire,
un peu l’avocat consultant, bref, un légiste à tout faire qui cumule les bénéfices de plusieurs spécialités ailleurs
distinctes. Le comté n’était point fort étendu, la ville ne comptait guère plus de quatre mille habitants, mais comme la
clientèle de M. Wilkins se recrutait, dans un rayon de vingt milles, chez presque toutes les familles nobles, son cabinet,
fondé par son grand-père, amélioré par son père, lui donnait d’assez amples produits, et le plaçait sur un très-bon pied de
confiance amicale vis-à-vis des principaux personnages du pays. Sans être positivement des leurs, il était trop avant dans
les secrets de leur existence pour n’être pas accueilli chez eux, admis à leur table, — sans sa femme, cela va de soi, — et
même invité à leurs chasses quand un hasard plus ou moins prémédité l’amenait, à cheval, sur le chemin de leurs meutes. N’allez
pas supposer qu’il jouât le rôle de parasite ou de flatteur. Il avait son franc-parler et donnait hardiment les conseils les
moins agréables, soit qu’il s’agît de conclure un mariage « disproportionné, » soit de revendiquer les droits d’un tenancier
traité avec une injuste rigueur.