Author: | Alain GERBER | ISBN: | 9782221135327 |
Publisher: | Groupe Robert Laffont | Publication: | August 14, 2013 |
Imprint: | Robert Laffont | Language: | French |
Author: | Alain GERBER |
ISBN: | 9782221135327 |
Publisher: | Groupe Robert Laffont |
Publication: | August 14, 2013 |
Imprint: | Robert Laffont |
Language: | French |
Créer, bien souvent, c'est dialoguer avec sa mémoire.
Ainsi, pour son premier livre, Alain Gerber se tourne-t-il vers son adolescence. Mais c'est, tout aussitôt, pour récuser les pièges du genre qui sont ceux de la complaisance à soi : ici, ni attenrissement satisfait ni introspection maniaque. Alain Gerber, d'entrée, annonce la couleur : orange, celle d'une ivresse très tendre, ou se fixe, avant de se défaire, une période singulière, dont on ne se remet jamais tout à fait. Cette grâce-là commande tout le roman, resserre son déroulement en un lieu unique – une petite ville de province – et un temps privilégié – trois mois d'été éblouis.
Bref, le roman sécrit dans l'espace du mythe ; et l'adolescence s'y consume à plusieurs, comme une liturgie, en une représentation incessante que le groupe se donne à lui-même. Le narrateur, en effet, n'est pas dissociable de la petite communauté ou il a sa place, ou l'attend son rôle. Se souvenir, dès lors, ce n'est plus raconter, mais dévoiler, mettre en place toutes les dimensions d'une fête : l'appartement élu, les circuits qui s'y inscrivent, les jeux et comportements rituels, les intérêts – musique, cinéma, gastronomie... – à travers lesquels le groupe éprouve son identité.
Mais on n'a rien décrit tant qu'on n'a pas restitué. La réussite étonnante de ce roman doit, certes, à la nouveauté, à l'authenticité de sa démarche. Elle doit plus encore à l'acuité émerveillée de son écriture – intelligence et émotion confondues – à travers laquelle ce qui constitue, peut-être, le moment le plus subtil de l'existence predn un visage durable, qui se grave profondément en nous.
Créer, bien souvent, c'est dialoguer avec sa mémoire.
Ainsi, pour son premier livre, Alain Gerber se tourne-t-il vers son adolescence. Mais c'est, tout aussitôt, pour récuser les pièges du genre qui sont ceux de la complaisance à soi : ici, ni attenrissement satisfait ni introspection maniaque. Alain Gerber, d'entrée, annonce la couleur : orange, celle d'une ivresse très tendre, ou se fixe, avant de se défaire, une période singulière, dont on ne se remet jamais tout à fait. Cette grâce-là commande tout le roman, resserre son déroulement en un lieu unique – une petite ville de province – et un temps privilégié – trois mois d'été éblouis.
Bref, le roman sécrit dans l'espace du mythe ; et l'adolescence s'y consume à plusieurs, comme une liturgie, en une représentation incessante que le groupe se donne à lui-même. Le narrateur, en effet, n'est pas dissociable de la petite communauté ou il a sa place, ou l'attend son rôle. Se souvenir, dès lors, ce n'est plus raconter, mais dévoiler, mettre en place toutes les dimensions d'une fête : l'appartement élu, les circuits qui s'y inscrivent, les jeux et comportements rituels, les intérêts – musique, cinéma, gastronomie... – à travers lesquels le groupe éprouve son identité.
Mais on n'a rien décrit tant qu'on n'a pas restitué. La réussite étonnante de ce roman doit, certes, à la nouveauté, à l'authenticité de sa démarche. Elle doit plus encore à l'acuité émerveillée de son écriture – intelligence et émotion confondues – à travers laquelle ce qui constitue, peut-être, le moment le plus subtil de l'existence predn un visage durable, qui se grave profondément en nous.