Author: | HONORÉ DE BALZAC | ISBN: | 1230000833752 |
Publisher: | NA | Publication: | December 8, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | HONORÉ DE BALZAC |
ISBN: | 1230000833752 |
Publisher: | NA |
Publication: | December 8, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre contient une table des matières dynamique.
Extrait:
Le Chimiste
Il était une fois un chimiste et sa femme qui faisaient bon ménage ensemble : le mari aimait les creusets, la femme chérissait les cornues, d’où il s’ensuivit qu’ils eurent la vie la plus agréable possible. Le chimiste toujours occupé, ses lunettes sur le nez, regardait bouillir ses vases et soufflait quelquefois le feu avec un soufflet tout usé : il ne disait mot, et sa femme, assise dans le laboratoire, ne se plaignait ni de la fumée, ni du charbon, ni de l’odeur ; elle ne parlait pas plus que son mari, car son seul langage était l’aimable sourire qu’elle faisait errer sur ses lèvres naïves, lorsque, fatigué de ses travaux, il s’avisait de jeter un regard sur sa femme chérie. Elle était belle femme, et lui bel homme ; mais comme ils restaient toute la journée dans leur laboratoire, qu’ils ne se regardaient pas souvent et qu’ils s’adoraient, ils ne pensaient guère à leur toilette, et l’on ne se serait pas aperçu de leur beauté, au premier abord.
Le laboratoire où ils demeuraient ressemblait assez à une cave : les parois des murs auraient pu rendre trente quintaux de noir de fumée, si l’on avait voulu les nettoyer. Les vitres des fenêtres, presque ogives et à petits carreaux retenus par des plombs, avaient conquis un veto sur le jour qu’elles ne laissaient presque plus passer,
Ce livre contient une table des matières dynamique.
Extrait:
Le Chimiste
Il était une fois un chimiste et sa femme qui faisaient bon ménage ensemble : le mari aimait les creusets, la femme chérissait les cornues, d’où il s’ensuivit qu’ils eurent la vie la plus agréable possible. Le chimiste toujours occupé, ses lunettes sur le nez, regardait bouillir ses vases et soufflait quelquefois le feu avec un soufflet tout usé : il ne disait mot, et sa femme, assise dans le laboratoire, ne se plaignait ni de la fumée, ni du charbon, ni de l’odeur ; elle ne parlait pas plus que son mari, car son seul langage était l’aimable sourire qu’elle faisait errer sur ses lèvres naïves, lorsque, fatigué de ses travaux, il s’avisait de jeter un regard sur sa femme chérie. Elle était belle femme, et lui bel homme ; mais comme ils restaient toute la journée dans leur laboratoire, qu’ils ne se regardaient pas souvent et qu’ils s’adoraient, ils ne pensaient guère à leur toilette, et l’on ne se serait pas aperçu de leur beauté, au premier abord.
Le laboratoire où ils demeuraient ressemblait assez à une cave : les parois des murs auraient pu rendre trente quintaux de noir de fumée, si l’on avait voulu les nettoyer. Les vitres des fenêtres, presque ogives et à petits carreaux retenus par des plombs, avaient conquis un veto sur le jour qu’elles ne laissaient presque plus passer,