Author: | Pierre Louÿs | ISBN: | 1230001301557 |
Publisher: | Petite Plume Edition | Publication: | August 5, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre Louÿs |
ISBN: | 1230001301557 |
Publisher: | Petite Plume Edition |
Publication: | August 5, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le carnaval d’Espagne ne se termine pas, comme le nôtre, à huit heures du matin le mercredi des Cendres. Sur la gaieté merveilleuse de Séville, lememento quia pulvis es ne répand que pour quatre jours son odeur de sépulture ; et, le premier dimanche de carême, tout le carnaval ressuscite.
C’est le Domingo de Piñatas, le dimanche des Marmites, la Grande Fête. Toute la ville populaire a changé de costume et l’on voit courir par les rues des loques rouges, bleues, vertes, jaunes ou roses qui ont été des moustiquaires, des rideaux ou des jupons de femme et qui flottent au soleil sur les petits corps bruns d’une marmaille hurlante et multicolore. Les enfants se groupent de toutes parts en bataillons tumultueux qui brandissent une chiffe au bout d’un bâton et conquièrent à grands cris les ruelles sous l’incognito d’un loup de toile, d’où la joie des yeux s’échappe par deux trous. « ¡ Anda ! ¡ Hombre ! que no me conoce ! » crient-ils, et la foule des grandes personnes s’écarte devant cette terrible invasion masquée...
Le carnaval d’Espagne ne se termine pas, comme le nôtre, à huit heures du matin le mercredi des Cendres. Sur la gaieté merveilleuse de Séville, lememento quia pulvis es ne répand que pour quatre jours son odeur de sépulture ; et, le premier dimanche de carême, tout le carnaval ressuscite.
C’est le Domingo de Piñatas, le dimanche des Marmites, la Grande Fête. Toute la ville populaire a changé de costume et l’on voit courir par les rues des loques rouges, bleues, vertes, jaunes ou roses qui ont été des moustiquaires, des rideaux ou des jupons de femme et qui flottent au soleil sur les petits corps bruns d’une marmaille hurlante et multicolore. Les enfants se groupent de toutes parts en bataillons tumultueux qui brandissent une chiffe au bout d’un bâton et conquièrent à grands cris les ruelles sous l’incognito d’un loup de toile, d’où la joie des yeux s’échappe par deux trous. « ¡ Anda ! ¡ Hombre ! que no me conoce ! » crient-ils, et la foule des grandes personnes s’écarte devant cette terrible invasion masquée...