Author: | Collectif | ISBN: | 9782753526808 |
Publisher: | Presses universitaires de Rennes | Publication: | February 13, 2013 |
Imprint: | Presses universitaires de Rennes | Language: | French |
Author: | Collectif |
ISBN: | 9782753526808 |
Publisher: | Presses universitaires de Rennes |
Publication: | February 13, 2013 |
Imprint: | Presses universitaires de Rennes |
Language: | French |
La pauvreté n’a pas disparu avec la richesse dans les pays développés. Réalité sociale prégnante, elle contrarie l’idéal égalitaire sur lequel est fondée la démocratie et suscite de très nombreuses études en sciences sociales. En se saisissant du concept de frontière, ce travail de géographie tente de déconstruire les propos courants sur la fracture sociale, les poches de pauvreté, l’exclusion, le mal des banlieues et de dépasser la vision substantialiste des lieux découlant habituellement de ces propos. L’objectif est de déchiffrer ce qui se joue entre la position dominée des populations en situation de pauvreté dans la société et leur position dans l’espace en examinant les multiples conjonctions qui s’établissent entre leur disqualification sociale, leur situation résidentielle et leurs pratiques de l’espace. La définition de la pauvreté donnée par Georg Simmel en 1907 constitue la clé de l’approche sociale de la pauvreté. En exposant que l’individu pauvre n’est pas exclu mais au contraire lié à la société par la relation d’assistance, Georg Simmel a montré que la pauvreté touche des personnes très différentes par leurs appartenances et leurs histoires. Elles partagent l’expérience commune de la quête incertaine ou impossible du travail, perçoivent des aides qui les rendent redevables à la société et les installe dans une situation de dépendance dans la quelle elles sont tenues de répondre aux injonctions des intermédiaires sociaux. De ce fait, elles passent une frontière intérieure disqualifiante qui les protège et les enferme tout à la fois. L’étude de la spatialité de cette frontière repose sur deux propositions complémentaires. Premièrement, la position sociale disqualifiée des populations touchées par la pauvreté correspond à une situation résidentielle défavorable au regard de trois effets de lieu négatifs en termes d’aménités et de représentations. Deuxièmement, le passage de la frontière conduit les intéressés à l’expérience d’une territorialité du repli, produite par un double processus de blocage des migrations résidentielles et de restriction de la mobilité habituelle. En associant les deux propositions on peut établir que la trace de la frontière de la pauvreté est polymorphe. Elle se présente tantôt sous une forme transparente dans les beaux quartiers, les couronnes périurbaines de la ville et certaines campagnes, tantôt sous une forme labile au centre de la ville, tantôt sous une forme marquée, voire redoublée par les effets de la...
La pauvreté n’a pas disparu avec la richesse dans les pays développés. Réalité sociale prégnante, elle contrarie l’idéal égalitaire sur lequel est fondée la démocratie et suscite de très nombreuses études en sciences sociales. En se saisissant du concept de frontière, ce travail de géographie tente de déconstruire les propos courants sur la fracture sociale, les poches de pauvreté, l’exclusion, le mal des banlieues et de dépasser la vision substantialiste des lieux découlant habituellement de ces propos. L’objectif est de déchiffrer ce qui se joue entre la position dominée des populations en situation de pauvreté dans la société et leur position dans l’espace en examinant les multiples conjonctions qui s’établissent entre leur disqualification sociale, leur situation résidentielle et leurs pratiques de l’espace. La définition de la pauvreté donnée par Georg Simmel en 1907 constitue la clé de l’approche sociale de la pauvreté. En exposant que l’individu pauvre n’est pas exclu mais au contraire lié à la société par la relation d’assistance, Georg Simmel a montré que la pauvreté touche des personnes très différentes par leurs appartenances et leurs histoires. Elles partagent l’expérience commune de la quête incertaine ou impossible du travail, perçoivent des aides qui les rendent redevables à la société et les installe dans une situation de dépendance dans la quelle elles sont tenues de répondre aux injonctions des intermédiaires sociaux. De ce fait, elles passent une frontière intérieure disqualifiante qui les protège et les enferme tout à la fois. L’étude de la spatialité de cette frontière repose sur deux propositions complémentaires. Premièrement, la position sociale disqualifiée des populations touchées par la pauvreté correspond à une situation résidentielle défavorable au regard de trois effets de lieu négatifs en termes d’aménités et de représentations. Deuxièmement, le passage de la frontière conduit les intéressés à l’expérience d’une territorialité du repli, produite par un double processus de blocage des migrations résidentielles et de restriction de la mobilité habituelle. En associant les deux propositions on peut établir que la trace de la frontière de la pauvreté est polymorphe. Elle se présente tantôt sous une forme transparente dans les beaux quartiers, les couronnes périurbaines de la ville et certaines campagnes, tantôt sous une forme labile au centre de la ville, tantôt sous une forme marquée, voire redoublée par les effets de la...