Author: | Jean Duché | ISBN: | 9782402006682 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique | Publication: | January 1, 1990 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Robert Laffont) | Language: | French |
Author: | Jean Duché |
ISBN: | 9782402006682 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique |
Publication: | January 1, 1990 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Robert Laffont) |
Language: | French |
Par une nuit de clair de lune, un petit paysan nommé Laviolette, qui gardait les vaches dans les bois du château de Mareuil-en-Brie, vit passer une dame si belle qu’il crut voir une fée. C’était Aimée de Coigny, maîtresse de ces lieux. Conquise par le sourire ingénu de cet enfant, elle entreprit de le dégrossir, elle lui apprit à lire, à écrire, à vivre. Et un tendre sentiment naquit entre eux, qui dans le cœur d’Aimée était d’amour maternel, bien qu’elle n’eût que vingt ans. Quand Laviolette fut un grand garçon de seize ans, en 1796, Bonaparte sonna la fanfare italienne. Et Laviolette le suivit, battant du tambour, rêvant d’accomplir des prouesses pour que « Madame la duchesse » l’admire et l’aime. Malheureusement, les prouesses ne se rencontrent pas tous les jours sous les souliers du fantassin. Mais enfin, on en trouve, quand on les cherche. Alors Laviolette en envoie à Aimée le récit, dans des lettres naïves et glorieuses. Quant à ses aventures avec les belles Italiennes, il n’en parle pas. Bonaparte vainqueur, Bonaparte Premier consul, la paix : Aimée retrouve un Laviolette désespéré à l’idée qu’il a fini de se battre pour elle. Erreur : il va avoir de quoi se consoler. L’Empereur va lui faire arpenter l’Europe, du soleil d’Austerlitz (où Napoléon épingle sur sa poitrine la Légion d’honneur) aux atrocités espagnoles (où une jeune nonne, dont il se croyait aimé, manigance sa mort), de Vienne à Berlin, de Berlin à Varsovie, de Varsovie à Moscou où il festoie dans le palais du Kremlin couronné d’incendies. Quarante mille kilomètres à pied dans la gadoue, la poussière ou la neige, grognant et marchant toujours, maudissant le Petit Caporal et criant Vive l’Empereur ! Et toujours rapportant à Aimée, tel un chevalier à sa dame, ses épreuves et ses prouesses. Jusqu’au jour de 1814 où tant de peuples conquis, retournés contre la France après la débâcle russe, ramènent Laviolette là d’où il était parti, sur les terres de Mareuil qu’il n’est même plus capable de défendre, où Aimée enfin le rejoint. Laviolette est le héros inconnu de l’épopée napoléonienne, pour l’amour d’Aimée.
Par une nuit de clair de lune, un petit paysan nommé Laviolette, qui gardait les vaches dans les bois du château de Mareuil-en-Brie, vit passer une dame si belle qu’il crut voir une fée. C’était Aimée de Coigny, maîtresse de ces lieux. Conquise par le sourire ingénu de cet enfant, elle entreprit de le dégrossir, elle lui apprit à lire, à écrire, à vivre. Et un tendre sentiment naquit entre eux, qui dans le cœur d’Aimée était d’amour maternel, bien qu’elle n’eût que vingt ans. Quand Laviolette fut un grand garçon de seize ans, en 1796, Bonaparte sonna la fanfare italienne. Et Laviolette le suivit, battant du tambour, rêvant d’accomplir des prouesses pour que « Madame la duchesse » l’admire et l’aime. Malheureusement, les prouesses ne se rencontrent pas tous les jours sous les souliers du fantassin. Mais enfin, on en trouve, quand on les cherche. Alors Laviolette en envoie à Aimée le récit, dans des lettres naïves et glorieuses. Quant à ses aventures avec les belles Italiennes, il n’en parle pas. Bonaparte vainqueur, Bonaparte Premier consul, la paix : Aimée retrouve un Laviolette désespéré à l’idée qu’il a fini de se battre pour elle. Erreur : il va avoir de quoi se consoler. L’Empereur va lui faire arpenter l’Europe, du soleil d’Austerlitz (où Napoléon épingle sur sa poitrine la Légion d’honneur) aux atrocités espagnoles (où une jeune nonne, dont il se croyait aimé, manigance sa mort), de Vienne à Berlin, de Berlin à Varsovie, de Varsovie à Moscou où il festoie dans le palais du Kremlin couronné d’incendies. Quarante mille kilomètres à pied dans la gadoue, la poussière ou la neige, grognant et marchant toujours, maudissant le Petit Caporal et criant Vive l’Empereur ! Et toujours rapportant à Aimée, tel un chevalier à sa dame, ses épreuves et ses prouesses. Jusqu’au jour de 1814 où tant de peuples conquis, retournés contre la France après la débâcle russe, ramènent Laviolette là d’où il était parti, sur les terres de Mareuil qu’il n’est même plus capable de défendre, où Aimée enfin le rejoint. Laviolette est le héros inconnu de l’épopée napoléonienne, pour l’amour d’Aimée.