Author: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais | ISBN: | 1230000281455 |
Publisher: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais | Publication: | November 19, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais |
ISBN: | 1230000281455 |
Publisher: | Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais |
Publication: | November 19, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Acte Premier
Le théâtre représente un salon fort orné.
Scène première : Suzanne, seule, tenant des fleurs obscures dont elle fait un bouquet.
Que Madame s’éveille et sonne ; mon triste ouvrage est achevé. (Elle s’assied avec abandon.) A peine il est neuf heures, et je me sens déjà d’une fatigue… Son dernier ordre, en la couchant, m’a gâté ma nuit tout entière… Demain, Suzanne, au point du jour, fais apporter beaucoup de fleurs, et garnis-en mes cabinets. — Au portier : Que, de la journée, il n’entre personne pour moi. — Tu me formeras un bouquet de fleurs noires et rouge foncé, un seul œillet blanc au milieu… Le voilà. — Pauvre maîtresse ! elle pleurait !… Pour qui ce mélange d’apprêts ?… Eeeh ! si nous étions en Espagne, ce serait aujourd’hui la fête de son fils Léon… (Avec mystère.) et d’un autre homme qui n’est plus ! (Elle regarde les fleurs.) Les couleurs du sang et du deuil ! (Elle soupire.) Ce cœur blessé ne guérira jamais ! — Attachons-le d’un crêpe noir, puisque c’est là sa triste fantaisie. (Elle attache le bouquet.)
Scène II : Suzanne, Figaro regardant avec mystère. Cette scène doit marcher chaudement.
Suzanne : Entre donc, Figaro ! Tu prends l’air d’un amant en bonne fortune chez ta femme !
Figaro : Peut-on parler librement ?
Suzanne : Oui, si la porte reste ouverte.
Figaro : Et pourquoi cette précaution ?
Suzanne : C’est que l’homme dont il s’agit peut entrer d’un moment à l’autre.
EXTRAIT:
Acte Premier
Le théâtre représente un salon fort orné.
Scène première : Suzanne, seule, tenant des fleurs obscures dont elle fait un bouquet.
Que Madame s’éveille et sonne ; mon triste ouvrage est achevé. (Elle s’assied avec abandon.) A peine il est neuf heures, et je me sens déjà d’une fatigue… Son dernier ordre, en la couchant, m’a gâté ma nuit tout entière… Demain, Suzanne, au point du jour, fais apporter beaucoup de fleurs, et garnis-en mes cabinets. — Au portier : Que, de la journée, il n’entre personne pour moi. — Tu me formeras un bouquet de fleurs noires et rouge foncé, un seul œillet blanc au milieu… Le voilà. — Pauvre maîtresse ! elle pleurait !… Pour qui ce mélange d’apprêts ?… Eeeh ! si nous étions en Espagne, ce serait aujourd’hui la fête de son fils Léon… (Avec mystère.) et d’un autre homme qui n’est plus ! (Elle regarde les fleurs.) Les couleurs du sang et du deuil ! (Elle soupire.) Ce cœur blessé ne guérira jamais ! — Attachons-le d’un crêpe noir, puisque c’est là sa triste fantaisie. (Elle attache le bouquet.)
Scène II : Suzanne, Figaro regardant avec mystère. Cette scène doit marcher chaudement.
Suzanne : Entre donc, Figaro ! Tu prends l’air d’un amant en bonne fortune chez ta femme !
Figaro : Peut-on parler librement ?
Suzanne : Oui, si la porte reste ouverte.
Figaro : Et pourquoi cette précaution ?
Suzanne : C’est que l’homme dont il s’agit peut entrer d’un moment à l’autre.