Author: | Fred Bocquet | ISBN: | 9782940576043 |
Publisher: | Éditions Cousu Mouche | Publication: | October 22, 2015 |
Imprint: | Éditions Cousu Mouche | Language: | French |
Author: | Fred Bocquet |
ISBN: | 9782940576043 |
Publisher: | Éditions Cousu Mouche |
Publication: | October 22, 2015 |
Imprint: | Éditions Cousu Mouche |
Language: | French |
Un roman court, intense, surprenant.
Devant la porte d’un jardin, une petite fille est morte. Ce fait divers révèle les fêlures de personnages touchés, de près ou de loin, par la tragédie. À travers une succession de portraits courts, se dessinent des liens ténus, et la certitude que chacun d’entre nous peut, un jour ou l’autre, se retrouver devant une porte, qu’on choisira de pousser ou de laisser close.
Un drame à l’état pur.
EXTRAIT
Les couleurs, l’ambiance… Tout est là. Pierre d’angle du muret, qu’adoucissent des branches de lilas échappées du jardin clos ; végétal et minéral, bois de chêne, métal des ferrures… Le moisi, juste ce qu’il faut, du lichen plutôt ; l’usure, la peinture blanche qui s’écaille – signe que l’objet a vécu, qu’il est là depuis des lustres. On devine qu’il s’agit de la porte de derrière, qu’elle sert très peu et n’est pas entretenue, certainement verrouillée avec une vieille clé qui doit forcer dans la serrure au point qu’il est peut-être impossible de la faire tourner. Et le contraste : cette trace sanglante et fraîche sur la poignée en losange si désuète. On distingue nettement les petits doigts qui se sont agrippés, et on sent l’éperdu, l’inéluctable. Cette empreinte contient toute la scène, toute sa tragique intensité, et révèle le dénouement dramatique. La jeunesse fauchée de la petite victime, face à la pérennité des choses ; l’organique, chaud, vivant, rouge, contre le métal et le bronze. Le sang a un peu séché et paraît légèrement moins vif, mais il n’a pas encore pris cette nuance marronnasse qui gâche un cliché. Régler la vitesse, choisir l’ouverture, cadrer. Peut-être qu’un peu plus à droite ? Resserrer, rien ne doit s’immiscer ; juste la solitude d’une porte qui ne s’est pas ouverte, un jardin blotti derrière un mur qui n’a pas été un refuge. La perfection. Et peut-être la chance de ma vie, un buzz sur Internet, un prix dans un magazine, des droits d’auteur…
A PROPOS DE L’AUTEUR
Fred Bocquet a montré très tôt un goût vif, et une certaine disposition, pour l'écriture. Son premier poème, qui évoquait avec justesse les bonds allègres d'un petit lapin dans le thym fut rédigé à l'âge de 7 ans. Cette passion pour l'écrit a toujours dominé son existence, que ce soit en fac de lettres à Lyon, puis durant sa vie genevoise un peu bourgeoise d'épouse de cadre ou encore de compagne intermittente d'un architecte peintre. Mère comblée d'une ado, elle exerce également la profession de documentaliste et commet régulièrement pour le bulletin syndical Union une rubrique intitulée Pourquoi les fonctionnaires ne sont-ils pas heureux. Révélée par Monsieur Quincampoix (2006), l’auteure genevoise Fred Bocquet nous offre ici un livre intense, puissant, distillant la fragilité de nos existences, la nécessité d’avancer malgré tout, et l’urgence de vivre.
Un roman court, intense, surprenant.
Devant la porte d’un jardin, une petite fille est morte. Ce fait divers révèle les fêlures de personnages touchés, de près ou de loin, par la tragédie. À travers une succession de portraits courts, se dessinent des liens ténus, et la certitude que chacun d’entre nous peut, un jour ou l’autre, se retrouver devant une porte, qu’on choisira de pousser ou de laisser close.
Un drame à l’état pur.
EXTRAIT
Les couleurs, l’ambiance… Tout est là. Pierre d’angle du muret, qu’adoucissent des branches de lilas échappées du jardin clos ; végétal et minéral, bois de chêne, métal des ferrures… Le moisi, juste ce qu’il faut, du lichen plutôt ; l’usure, la peinture blanche qui s’écaille – signe que l’objet a vécu, qu’il est là depuis des lustres. On devine qu’il s’agit de la porte de derrière, qu’elle sert très peu et n’est pas entretenue, certainement verrouillée avec une vieille clé qui doit forcer dans la serrure au point qu’il est peut-être impossible de la faire tourner. Et le contraste : cette trace sanglante et fraîche sur la poignée en losange si désuète. On distingue nettement les petits doigts qui se sont agrippés, et on sent l’éperdu, l’inéluctable. Cette empreinte contient toute la scène, toute sa tragique intensité, et révèle le dénouement dramatique. La jeunesse fauchée de la petite victime, face à la pérennité des choses ; l’organique, chaud, vivant, rouge, contre le métal et le bronze. Le sang a un peu séché et paraît légèrement moins vif, mais il n’a pas encore pris cette nuance marronnasse qui gâche un cliché. Régler la vitesse, choisir l’ouverture, cadrer. Peut-être qu’un peu plus à droite ? Resserrer, rien ne doit s’immiscer ; juste la solitude d’une porte qui ne s’est pas ouverte, un jardin blotti derrière un mur qui n’a pas été un refuge. La perfection. Et peut-être la chance de ma vie, un buzz sur Internet, un prix dans un magazine, des droits d’auteur…
A PROPOS DE L’AUTEUR
Fred Bocquet a montré très tôt un goût vif, et une certaine disposition, pour l'écriture. Son premier poème, qui évoquait avec justesse les bonds allègres d'un petit lapin dans le thym fut rédigé à l'âge de 7 ans. Cette passion pour l'écrit a toujours dominé son existence, que ce soit en fac de lettres à Lyon, puis durant sa vie genevoise un peu bourgeoise d'épouse de cadre ou encore de compagne intermittente d'un architecte peintre. Mère comblée d'une ado, elle exerce également la profession de documentaliste et commet régulièrement pour le bulletin syndical Union une rubrique intitulée Pourquoi les fonctionnaires ne sont-ils pas heureux. Révélée par Monsieur Quincampoix (2006), l’auteure genevoise Fred Bocquet nous offre ici un livre intense, puissant, distillant la fragilité de nos existences, la nécessité d’avancer malgré tout, et l’urgence de vivre.