Author: | Jean-Michel Delacomptée, Jean Bellemin-Noël | ISBN: | 9782130664802 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1990 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Jean-Michel Delacomptée, Jean Bellemin-Noël |
ISBN: | 9782130664802 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1990 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
“Le texte rêve” : manière de dire qu’un écrit littéraire vit une vie nocturne, et que de cette vie nous pouvons entrevoir quelques fantômes. Manière de reconnaître qu’un lecteur attentif peut amener un tel écrit à raconter dans une autre langue ce qui se passe sur la scène obscure qu’on dit être celle de l’inconscient. Manière de suggérer que le critique peut éclaircir un peu la nuit, reprendre en écho la rumeur, afin que le public sache où porter ses pas, à quoi prêter l’oreille. Pour que lecture et écriture manifestent leur séduction en donnant occasion à quelque vérité de se produire au jour, il faut qu’elles nous fassent rêver, il faut qu’elles nous incitent à rêvécrire, chacun pour son propre conte... Aucun destin, dans le roman de Mme de Lafayette, n’échappe à un principe où s’unissent l’image de la Mère et la faillite du Roi, tandis qu’une nouvelle vision du mariage se fait jour. Et c’est l’essence de ce principe que Mme de Clèves exprime en refusant d’épouser le duc de Nemours. Le refus conjugue des arguments rationnels, selon une tradition incarnée par Mme de Chartres, sa mère : des motivations cachées, régies par l’Imaginaire d’une loi fondée sur la mort du Père : des contraintes collectives, enfin, centrées sur les structures de parenté. L’analyse, de nature psychopolitique, délaisse les approches classiques pour une interprétation globale où les scènes majeures sont relues, et visités des épisodes jusqu’alors inexploités. L’œuvre en toutes ses parties y trouve un autre sens, un autre visage.
“Le texte rêve” : manière de dire qu’un écrit littéraire vit une vie nocturne, et que de cette vie nous pouvons entrevoir quelques fantômes. Manière de reconnaître qu’un lecteur attentif peut amener un tel écrit à raconter dans une autre langue ce qui se passe sur la scène obscure qu’on dit être celle de l’inconscient. Manière de suggérer que le critique peut éclaircir un peu la nuit, reprendre en écho la rumeur, afin que le public sache où porter ses pas, à quoi prêter l’oreille. Pour que lecture et écriture manifestent leur séduction en donnant occasion à quelque vérité de se produire au jour, il faut qu’elles nous fassent rêver, il faut qu’elles nous incitent à rêvécrire, chacun pour son propre conte... Aucun destin, dans le roman de Mme de Lafayette, n’échappe à un principe où s’unissent l’image de la Mère et la faillite du Roi, tandis qu’une nouvelle vision du mariage se fait jour. Et c’est l’essence de ce principe que Mme de Clèves exprime en refusant d’épouser le duc de Nemours. Le refus conjugue des arguments rationnels, selon une tradition incarnée par Mme de Chartres, sa mère : des motivations cachées, régies par l’Imaginaire d’une loi fondée sur la mort du Père : des contraintes collectives, enfin, centrées sur les structures de parenté. L’analyse, de nature psychopolitique, délaisse les approches classiques pour une interprétation globale où les scènes majeures sont relues, et visités des épisodes jusqu’alors inexploités. L’œuvre en toutes ses parties y trouve un autre sens, un autre visage.