Author: | Robert Fossaert | ISBN: | 9782021254181 |
Publisher: | Seuil (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1983 |
Imprint: | Seuil (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Robert Fossaert |
ISBN: | 9782021254181 |
Publisher: | Seuil (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1983 |
Imprint: | Seuil (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
L'idéologie est omniprésente. Au même titre que la production économique et l'organisation politique, elle est l'une des trois dimensions consubstantielles à toute société. L'idéologie est la culture commune à tous les hommes que la société fait vivre ensemble, en de nombreux groupes de convivance reliés en un réseau plus ou moins vaste. Elle s'enrichit de la culture plus raffinée que les appareils idéologiques, peu à peu spécialisés, font circuler dans ce réseau. En chaque société, les appareils et le réseau composent une structure idéologique, de type variable, que les luttes de classes mettent sous tension. L'exploitation économique et la domination politique ont ainsi, pour répondant, une hégémonie idéologique, garante de l'ordre établi et du consentement que lui accordent les hommes-en-société. Les nations s'identifient, les classes prennent conscience d'elles-mêmes, sous cette tension hégémonique. Les us et coutumes s'élaborent, les religions naissent et meurent, les arts et les sciences se cherchent sous cette même tension omniprésente. Omniprésente et impérissable : l'abolition de l'exploitation et le dépérissement de l'État sont concevables et réalisables ; la fin des idéologies est un pur non-sens. D'où l'immense prix de cette invention due à Marx : la prise de distance critique dans l'idéologie.
L'idéologie est omniprésente. Au même titre que la production économique et l'organisation politique, elle est l'une des trois dimensions consubstantielles à toute société. L'idéologie est la culture commune à tous les hommes que la société fait vivre ensemble, en de nombreux groupes de convivance reliés en un réseau plus ou moins vaste. Elle s'enrichit de la culture plus raffinée que les appareils idéologiques, peu à peu spécialisés, font circuler dans ce réseau. En chaque société, les appareils et le réseau composent une structure idéologique, de type variable, que les luttes de classes mettent sous tension. L'exploitation économique et la domination politique ont ainsi, pour répondant, une hégémonie idéologique, garante de l'ordre établi et du consentement que lui accordent les hommes-en-société. Les nations s'identifient, les classes prennent conscience d'elles-mêmes, sous cette tension hégémonique. Les us et coutumes s'élaborent, les religions naissent et meurent, les arts et les sciences se cherchent sous cette même tension omniprésente. Omniprésente et impérissable : l'abolition de l'exploitation et le dépérissement de l'État sont concevables et réalisables ; la fin des idéologies est un pur non-sens. D'où l'immense prix de cette invention due à Marx : la prise de distance critique dans l'idéologie.