Author: | André Reszler, Jean Lacroix | ISBN: | 9782705909086 |
Publisher: | (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX | Publication: | January 1, 1975 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | André Reszler, Jean Lacroix |
ISBN: | 9782705909086 |
Publisher: | (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX |
Publication: | January 1, 1975 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
C’est sans doute une imprudence, pour un linguiste, de vouloir parler du langage à des philosophes, ou même à des apprentis philosophes. En effet, la linguistique s’est constituée en partie aux dépens de ce qui était la philosophie du langage il y a cent cinquante ans. Il reste de ce point de départ une espèce de contentieux : de la part des linguistes, beaucoup de défiance vis-à-vis de la philosophie, et de la part des philosophes, jusque très récemment, beaucoup d’incuriosité vis-à-vis des résultats de la linguistique d’après 1930. Cette situation n’est pas bonne en soi. On peut donc penser qu’aujourd’hui cette imprudence est nécessaire : la linguistique a atteint sur bien des points un niveau de technicité, voire de scientificité, qui fait qu’on ne devrait plus guère pouvoir philosopher sur le langage comme il y a cinquante ans, à partir de l’introspection, ou du sens commun, ou de seules lectures philosophiques. Le présent volume a d’ailleurs moins la prétention d’aller rivaliser avec les philosophes sur leur propre terrain (celui des questions qu’ils se posent spécifiquement sur le langage) que l’intention avouée de les attirer sur le sien : celui où la linguistique actuelle exprime ce qu’elle pense et croit savoir du langage. Cette attitude est dictée par la conviction, comme on vient de le dire, qu’il n’est plus possible de parler philosophiquement du langage sans une solide information linguistique — il faudrait même aller jusqu’à dire : une solide culture linguistique. C’est pourquoi le petit livre qu’on présente ici ne sera pas une introduction générale ni un manuel ; ce qu’on a voulu, au contraire, c’est mettre des lecteurs philosophes au contact de problèmes linguistiques concrets, choisis parmi ceux qui sont centraux, pour prendre une vue correcte de la démarche linguistique actuelle.
C’est sans doute une imprudence, pour un linguiste, de vouloir parler du langage à des philosophes, ou même à des apprentis philosophes. En effet, la linguistique s’est constituée en partie aux dépens de ce qui était la philosophie du langage il y a cent cinquante ans. Il reste de ce point de départ une espèce de contentieux : de la part des linguistes, beaucoup de défiance vis-à-vis de la philosophie, et de la part des philosophes, jusque très récemment, beaucoup d’incuriosité vis-à-vis des résultats de la linguistique d’après 1930. Cette situation n’est pas bonne en soi. On peut donc penser qu’aujourd’hui cette imprudence est nécessaire : la linguistique a atteint sur bien des points un niveau de technicité, voire de scientificité, qui fait qu’on ne devrait plus guère pouvoir philosopher sur le langage comme il y a cinquante ans, à partir de l’introspection, ou du sens commun, ou de seules lectures philosophiques. Le présent volume a d’ailleurs moins la prétention d’aller rivaliser avec les philosophes sur leur propre terrain (celui des questions qu’ils se posent spécifiquement sur le langage) que l’intention avouée de les attirer sur le sien : celui où la linguistique actuelle exprime ce qu’elle pense et croit savoir du langage. Cette attitude est dictée par la conviction, comme on vient de le dire, qu’il n’est plus possible de parler philosophiquement du langage sans une solide information linguistique — il faudrait même aller jusqu’à dire : une solide culture linguistique. C’est pourquoi le petit livre qu’on présente ici ne sera pas une introduction générale ni un manuel ; ce qu’on a voulu, au contraire, c’est mettre des lecteurs philosophes au contact de problèmes linguistiques concrets, choisis parmi ceux qui sont centraux, pour prendre une vue correcte de la démarche linguistique actuelle.