Author: | Denise Bass | ISBN: | 9782402098779 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique | Publication: | January 1, 1993 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (érès) | Language: | French |
Author: | Denise Bass |
ISBN: | 9782402098779 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique |
Publication: | January 1, 1993 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (érès) |
Language: | French |
Au-delà d’une évolution évidente des pratiques depuis vingt-cinq ans, le Placement Familial d’enfants rencontre l’incertitude actuelle concernant l’enracinement de l’être humain : filiation, procréation, naissance et mort. À la lumière de l’évolution des représentations de l’enfant, de la famille, de la santé mentale, les praticiens et les institutions de placement se doivent de réfléchir à la place et au devenir de l’enfant en famille d’accueil — en accordant toute leur importance aux notions de bien-être, de réussite, d’accès à la parentalité —, de questionner avec rigueur lois, décrets et statuts de l’enfant, et ainsi de penser les champs des responsabilités, des pouvoirs et de l’autorité. Au risque d’aller à l’encontre des formules antérieures, « placer un enfant » n’est pas une opération de placement — même si c’est un investissement à long terme — mais une opération de déplacement. On propose à l’enfant de passer d’un espace privé, sa famille, à un espace public, la famille d’accueil devenue l’objet de tous les regards, de tous les contrôles, de toutes les évaluations et en même temps de beaucoup de solitude. Or, offrir à l’enfant en état de souffrance une place dans une autre famille, cela doit rester pour lui un véritable espoir de devenir « commun », c’est-à-dire un enfant ordinaire, parmi d’autres. Ainsi les acteurs de cette opération — psychiatres, psychologues, éducateurs, assistants sociaux, assistantes maternelles — ont à réfléchir à leurs fonctions respectives et à l’articulation des places qu’ils peuvent occuper conjointement. Loin d’être « comme un », de faire tous la même chose comme cela a pu être la tendance, la mise en scène des conflits donnera à l’enfant l’occasion d’être, comme tout un chacun, multiple et imprévisible, un peu plus capable de savoir d’où il vient et où il va.
Au-delà d’une évolution évidente des pratiques depuis vingt-cinq ans, le Placement Familial d’enfants rencontre l’incertitude actuelle concernant l’enracinement de l’être humain : filiation, procréation, naissance et mort. À la lumière de l’évolution des représentations de l’enfant, de la famille, de la santé mentale, les praticiens et les institutions de placement se doivent de réfléchir à la place et au devenir de l’enfant en famille d’accueil — en accordant toute leur importance aux notions de bien-être, de réussite, d’accès à la parentalité —, de questionner avec rigueur lois, décrets et statuts de l’enfant, et ainsi de penser les champs des responsabilités, des pouvoirs et de l’autorité. Au risque d’aller à l’encontre des formules antérieures, « placer un enfant » n’est pas une opération de placement — même si c’est un investissement à long terme — mais une opération de déplacement. On propose à l’enfant de passer d’un espace privé, sa famille, à un espace public, la famille d’accueil devenue l’objet de tous les regards, de tous les contrôles, de toutes les évaluations et en même temps de beaucoup de solitude. Or, offrir à l’enfant en état de souffrance une place dans une autre famille, cela doit rester pour lui un véritable espoir de devenir « commun », c’est-à-dire un enfant ordinaire, parmi d’autres. Ainsi les acteurs de cette opération — psychiatres, psychologues, éducateurs, assistants sociaux, assistantes maternelles — ont à réfléchir à leurs fonctions respectives et à l’articulation des places qu’ils peuvent occuper conjointement. Loin d’être « comme un », de faire tous la même chose comme cela a pu être la tendance, la mise en scène des conflits donnera à l’enfant l’occasion d’être, comme tout un chacun, multiple et imprévisible, un peu plus capable de savoir d’où il vient et où il va.