Le Prince, le peuple et le droit

Autour des plébiscites de 1851 et 1852

Nonfiction, History, France
Cover of the book Le Prince, le peuple et le droit by Frédéric Bluche, Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Frédéric Bluche ISBN: 9782130685166
Publisher: Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) Publication: January 1, 2000
Imprint: Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) Language: French
Author: Frédéric Bluche
ISBN: 9782130685166
Publisher: Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
Publication: January 1, 2000
Imprint: Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
Language: French

Le passage de la Seconde République au Second Empire a été longtemps analysé au prisme d'une stricte morale républicaine. Le coup d'État du 2 décembre 1851 et ses suites répressives ont perpétué une double méfiance à l'égard du suffrage universel et d'un exécutif fort, interdisant pour un siècle l'élection populaire du chef de l'État. Une analyse dépassionnée permet de distinguer en 1851-1852 le heurt de deux conceptions opposées des rapports entre le droit et l'État, entre la constitution et la souveraineté du peuple. Je n'étais sorti de la légalité que pour rentrer dans le droit. Plus de sept millions de suffrages viennent de m'absoudre, déclarait Louis-Napoléon Bonaparte après l'appel au peuple de 1851. Vox populi, vox Dei. Dans la perspective plébiscitaire – laquelle a sa cohérence juridique – il est vain de déplorer la violation flagrante de la constitution de 1848 par le prince-président : quand le Souverain a tranché, le droit antérieur (quelles que soient les valeurs qu'il consacre) ne peut que céder la place à un droit nouveau (quelle qu'en soit la teneur), fruit de la volonté du peuple. Or, les électeurs se sont prononcés par deux fois, et massivement, pour le changement de régime (20-21 décembre 1851, 21-22 novembre 1852) ; cette adhésion sera renouvelée lors des élections législatives, et confirmée par l'ultime plébiscite du 8 mai 1870. Comme expérience politique sous-entendant l'exercice périodique de la souveraineté constituante, le régime du Second Empire demeure unique dans l'histoire contemporaine. Quant aux entorses à la liberté de l'électeur, elles sont à replacer dans leur époque, celle des premiers balbutiements – spontanés, désordonnés, contradictoires, souvent unanimistes – d'un suffrage universel que Napoléon III, paradoxalement, a contribué à acclimater.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Le passage de la Seconde République au Second Empire a été longtemps analysé au prisme d'une stricte morale républicaine. Le coup d'État du 2 décembre 1851 et ses suites répressives ont perpétué une double méfiance à l'égard du suffrage universel et d'un exécutif fort, interdisant pour un siècle l'élection populaire du chef de l'État. Une analyse dépassionnée permet de distinguer en 1851-1852 le heurt de deux conceptions opposées des rapports entre le droit et l'État, entre la constitution et la souveraineté du peuple. Je n'étais sorti de la légalité que pour rentrer dans le droit. Plus de sept millions de suffrages viennent de m'absoudre, déclarait Louis-Napoléon Bonaparte après l'appel au peuple de 1851. Vox populi, vox Dei. Dans la perspective plébiscitaire – laquelle a sa cohérence juridique – il est vain de déplorer la violation flagrante de la constitution de 1848 par le prince-président : quand le Souverain a tranché, le droit antérieur (quelles que soient les valeurs qu'il consacre) ne peut que céder la place à un droit nouveau (quelle qu'en soit la teneur), fruit de la volonté du peuple. Or, les électeurs se sont prononcés par deux fois, et massivement, pour le changement de régime (20-21 décembre 1851, 21-22 novembre 1852) ; cette adhésion sera renouvelée lors des élections législatives, et confirmée par l'ultime plébiscite du 8 mai 1870. Comme expérience politique sous-entendant l'exercice périodique de la souveraineté constituante, le régime du Second Empire demeure unique dans l'histoire contemporaine. Quant aux entorses à la liberté de l'électeur, elles sont à replacer dans leur époque, celle des premiers balbutiements – spontanés, désordonnés, contradictoires, souvent unanimistes – d'un suffrage universel que Napoléon III, paradoxalement, a contribué à acclimater.

More books from Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)

Cover of the book Les méthodes de lecture by Frédéric Bluche
Cover of the book Les attitudes idéalistes by Frédéric Bluche
Cover of the book Histoire générale de l'Europe (3) by Frédéric Bluche
Cover of the book Les mystifications du nouvel ordre international by Frédéric Bluche
Cover of the book Poudres et explosifs by Frédéric Bluche
Cover of the book Géographie de la décolonisation by Frédéric Bluche
Cover of the book Histoire européenne du roman médiéval by Frédéric Bluche
Cover of the book Maïmonide et le langage religieux by Frédéric Bluche
Cover of the book Leçon littéraire sur Vladimir Nabokov, de La méprise à Ada by Frédéric Bluche
Cover of the book La Tour de Babel by Frédéric Bluche
Cover of the book Le drame romantique by Frédéric Bluche
Cover of the book La volonté by Frédéric Bluche
Cover of the book Les autoroutes de l'information by Frédéric Bluche
Cover of the book Le bonheur by Frédéric Bluche
Cover of the book La symphonie by Frédéric Bluche
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy