Author: | Paul Adam | ISBN: | 1230002999753 |
Publisher: | Paris : A. Fayard, 1910 | Publication: | December 20, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Paul Adam |
ISBN: | 1230002999753 |
Publisher: | Paris : A. Fayard, 1910 |
Publication: | December 20, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
En 1910,Paul Adam publie " Le Trust ", dans lequel il attaque l’industrie capitaliste....
Dans un de ses derniers ouvrages, Stéphanie, publié en 1913, il regrette la disparition progressive des mariages arrangés par rapport aux mariages d’amour, ce qui lui vaut nombre de moqueries...
Il meurt le 1er janvier 1920 à Paris....
Extrait: Dans l’attente de la fraîcheur et de celui qu’on espérait, la conversation vint à languir chez Mme Alviña, lasse d’avoir accueilli tant de personnes. Les politiques, Hernandez même, renoncèrent à leurs éloquences. Le marquis d’Oro s’essuyait les tempes après une dernière phrase jaillie de sa grande barbe blanche. Marbre svelte, Vénus Anadyomène dominait seule la nonchalance des causeurs. Sur les sièges de la rotonde et de la galerie, les attitudes lourdes fripaient la serge des jaquettes, la mousseline des robes. Les flirts se fatiguaient. Tous babillages se turent. Des sorbets achevèrent de fondre.
Cependant, par les interstices des jalousies closes, l’odeur des parterres filtra. Bouffées suaves et chaudes. La plus sensible des jeunes filles, miss Fuller, huma le parfum. Son énergie yankee secoua la torpeur créole. Maggy tendit sa coupe vide au Dr Rosas. Il essaya l’effort de poser le cristal sur une console proche. A ce moment, un pignon grinça. Dehors, les mulâtres relevèrent les tentes qui voilaient la terrasse et le parc. Les troncs écailleux des cocotiers, puis leurs palmes rompues apparurent. Successivement, les portes-fenêtres s’ouvrirent. Un murmure d’aise se propagea. Contre la moiteur des cous, les éventails voltigèrent. Bonheur de l’après-midi, la brise de mer arrivait.
Citrines, roses, azur, les soies des écharpes gonflèrent autour des jeunes filles accourues du fond de la galerie avec Inès Alviña. Or, les beaux yeux à franges s’attristèrent dans leurs visages cubains. Lentement la lumière pâlissait sur les dalles de la terrasse, sur les bocages du jardin, et même au zénith, par-dessus la grande lyre verte que, du milieu de la pelouse, offrait au ciel l’arbre-du-voyageur.
En 1910,Paul Adam publie " Le Trust ", dans lequel il attaque l’industrie capitaliste....
Dans un de ses derniers ouvrages, Stéphanie, publié en 1913, il regrette la disparition progressive des mariages arrangés par rapport aux mariages d’amour, ce qui lui vaut nombre de moqueries...
Il meurt le 1er janvier 1920 à Paris....
Extrait: Dans l’attente de la fraîcheur et de celui qu’on espérait, la conversation vint à languir chez Mme Alviña, lasse d’avoir accueilli tant de personnes. Les politiques, Hernandez même, renoncèrent à leurs éloquences. Le marquis d’Oro s’essuyait les tempes après une dernière phrase jaillie de sa grande barbe blanche. Marbre svelte, Vénus Anadyomène dominait seule la nonchalance des causeurs. Sur les sièges de la rotonde et de la galerie, les attitudes lourdes fripaient la serge des jaquettes, la mousseline des robes. Les flirts se fatiguaient. Tous babillages se turent. Des sorbets achevèrent de fondre.
Cependant, par les interstices des jalousies closes, l’odeur des parterres filtra. Bouffées suaves et chaudes. La plus sensible des jeunes filles, miss Fuller, huma le parfum. Son énergie yankee secoua la torpeur créole. Maggy tendit sa coupe vide au Dr Rosas. Il essaya l’effort de poser le cristal sur une console proche. A ce moment, un pignon grinça. Dehors, les mulâtres relevèrent les tentes qui voilaient la terrasse et le parc. Les troncs écailleux des cocotiers, puis leurs palmes rompues apparurent. Successivement, les portes-fenêtres s’ouvrirent. Un murmure d’aise se propagea. Contre la moiteur des cous, les éventails voltigèrent. Bonheur de l’après-midi, la brise de mer arrivait.
Citrines, roses, azur, les soies des écharpes gonflèrent autour des jeunes filles accourues du fond de la galerie avec Inès Alviña. Or, les beaux yeux à franges s’attristèrent dans leurs visages cubains. Lentement la lumière pâlissait sur les dalles de la terrasse, sur les bocages du jardin, et même au zénith, par-dessus la grande lyre verte que, du milieu de la pelouse, offrait au ciel l’arbre-du-voyageur.