Les amours de l’âge d’or - Evenor et Leucippe

Légende antédiluvienne ( Edition intégrale )

Romance, Science Fiction & Fantasy, Fiction & Literature, Classics, Literary
Cover of the book Les amours de l’âge d’or - Evenor et Leucippe by George Sand, Paris, Michel Lévy frères, 1861
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Author: George Sand ISBN: 1230002918082
Publisher: Paris, Michel Lévy frères, 1861 Publication: November 23, 2018
Imprint: Language: French
Author: George Sand
ISBN: 1230002918082
Publisher: Paris, Michel Lévy frères, 1861
Publication: November 23, 2018
Imprint:
Language: French

L’enfant dont notre légende fait le type, non du premier homme né sur la terre, mais du premier qui entra dans une destinée particulière, n’avait pas vu le jour dans le paradis terrestre. Que celui qui nous lit avec sympathie nous aide à chercher la trace de ses premiers pas, trace effacée dans la nuit des temps, comme celle que nos pas, à nous, traçaient peut-être hier sur le sable.

Voici, d’après nos recherches dans le monde physique et moral, l’état de la portion de l’humanité à laquelle appartenait notre Evenor.

C’était une peuplade sauvage, à coup sûr, si on la compare avec une civilisation quelconque des temps plus modernes, mais très-civilisée si la pureté des mœurs et des pensées compte pour quelque chose dans la valeur des êtres humains. Bien que presque toute la science et presque toute la philosophie de notre siècle aient décrété que l’homme a dû commencer par la barbarie, nous osons présumer que non et dire: l’enfance n’est pas la barbarie.

Les premiers hommes ne furent pas muets, à moins qu’on ne les suppose inférieurs aux animaux, dont aucun n’est absolument muet. Ils eurent un langage élémentaire peu compliqué, mais complet dans la limite de leurs besoins d’affection, c’est-à-dire de domesticité et d’association. En outre, ils ne furent pas, même dès le premier jour de leur existence, identiquement semblables les uns aux autres dans l’ordre intellectuel. Nous ne savons pas du tout si les animaux inférieurs sont identiquement doués de la même dose d’instinct, dans une même espèce et même dans une simple variété. Nous sommes à même de remarquer qu’entre deux animaux domestiques, deux chevaux, par exemple, ou deux chiens, nés du même couple, élevés de la même façon, l’un est d’un caractère tout différent de l’autre, celui-ci plus ardent, celui-là plus éducable; l’un doux et comme réfléchi, l’autre fantasque et comme tourmenté par le besoin de sa liberté. Mais si nous voyons ce fait, nous ne savons rien des autres faits analogues que la nature enveloppe d’un impénétrable mystère. Nous ne savons pas si telle araignée file et tisse sa toile avec plus d’adresse et de dextérité que telle autre araignée sortie du même nid; si telle ablette fuit avec plus de prévoyance et de prestesse qu’une autre la dent vorace du brochet. Quant à nous, comme nous ne pouvons nous décider à laisser au hasard la gouverne d’une chose, si petite qu’elle soit dans la création, nous voulons admettre que l’alouette qui cache bien son nid est plus intelligente que celle qui le laisse en vue du vautour, et que le vautour même qui découvre le nid échappé à l’œil d’un autre vautour est plus attentif et plus pénétrant que celui-là...........

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L’enfant dont notre légende fait le type, non du premier homme né sur la terre, mais du premier qui entra dans une destinée particulière, n’avait pas vu le jour dans le paradis terrestre. Que celui qui nous lit avec sympathie nous aide à chercher la trace de ses premiers pas, trace effacée dans la nuit des temps, comme celle que nos pas, à nous, traçaient peut-être hier sur le sable.

Voici, d’après nos recherches dans le monde physique et moral, l’état de la portion de l’humanité à laquelle appartenait notre Evenor.

C’était une peuplade sauvage, à coup sûr, si on la compare avec une civilisation quelconque des temps plus modernes, mais très-civilisée si la pureté des mœurs et des pensées compte pour quelque chose dans la valeur des êtres humains. Bien que presque toute la science et presque toute la philosophie de notre siècle aient décrété que l’homme a dû commencer par la barbarie, nous osons présumer que non et dire: l’enfance n’est pas la barbarie.

Les premiers hommes ne furent pas muets, à moins qu’on ne les suppose inférieurs aux animaux, dont aucun n’est absolument muet. Ils eurent un langage élémentaire peu compliqué, mais complet dans la limite de leurs besoins d’affection, c’est-à-dire de domesticité et d’association. En outre, ils ne furent pas, même dès le premier jour de leur existence, identiquement semblables les uns aux autres dans l’ordre intellectuel. Nous ne savons pas du tout si les animaux inférieurs sont identiquement doués de la même dose d’instinct, dans une même espèce et même dans une simple variété. Nous sommes à même de remarquer qu’entre deux animaux domestiques, deux chevaux, par exemple, ou deux chiens, nés du même couple, élevés de la même façon, l’un est d’un caractère tout différent de l’autre, celui-ci plus ardent, celui-là plus éducable; l’un doux et comme réfléchi, l’autre fantasque et comme tourmenté par le besoin de sa liberté. Mais si nous voyons ce fait, nous ne savons rien des autres faits analogues que la nature enveloppe d’un impénétrable mystère. Nous ne savons pas si telle araignée file et tisse sa toile avec plus d’adresse et de dextérité que telle autre araignée sortie du même nid; si telle ablette fuit avec plus de prévoyance et de prestesse qu’une autre la dent vorace du brochet. Quant à nous, comme nous ne pouvons nous décider à laisser au hasard la gouverne d’une chose, si petite qu’elle soit dans la création, nous voulons admettre que l’alouette qui cache bien son nid est plus intelligente que celle qui le laisse en vue du vautour, et que le vautour même qui découvre le nid échappé à l’œil d’un autre vautour est plus attentif et plus pénétrant que celui-là...........

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