Author: | Jacques Bainville | ISBN: | 1230000704328 |
Publisher: | NA | Publication: | October 5, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jacques Bainville |
ISBN: | 1230000704328 |
Publisher: | NA |
Publication: | October 5, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Les dictatures contemporaines ont paru au lendemain du jour où le président Wilson avait dit : « Rendez le monde sûr pour la démocratie. » On répétait partout que la victoire des alliés était celle du principe démocratique sous toutes ses formes. Trois empires s’étaient écroulés dans un grand fracas de trônes. La monarchie — le pouvoir d’un seul — semblait un système condamné. Quelle apparence y avait-il que le pouvoir personnel dût renaître ?
C’est même une des raisons qui font que la dictature n’a pas des causes uniformes. Elle peut être une réaction de défense contre l’anarchie et la ruine et contre les effets de la démocratie portée à sa dernière conséquence, qui est le socialisme ou le communisme. Elle peut être au contraire pour là démocratie égalitaire et anti-capitaliste le moyen de vaincre les forces qui lui résistent et de s’imposer.
Biographie de l'auteur
Jacques Pierre Bainville (1879 - 1936), est un journaliste, chroniqueur de politique étrangère, historien et académicien français. Jacques Bainville est un proche de Charles Maurras.
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Extrait:
LE MONDE ANTIQUE.
LA GRÈCE ET SES « TYRANS »
La Grèce, mère de notre civilisation, a tout connu si elle n'a pas tout inventé. On lui fait gloire d'avoir engendré l'idée républicaine. C'est vrai. Il ne faut pas non plus méconnaître qu'elle a pratiqué la dictature sous le nom de « tyrannie » qui a pris un sens fâcheux.
Pendant des centaines d'années, la vie publique fut inexistante en Grèce. Peuple de pasteurs, ses habitants étaient groupés par familles sous l'autorité du père, à la fois chef et grand-prêtre ; l'autel des ancêtres en était le centre et leur religion le lien.
Il est impossible de préciser la date où, sous diverses influences, dont la plus forte fut le besoin de se défendre contre certains voisins, ces familles qui comprenaient des centaines de personnes commencèrent à s'unir entre elles.
Cette union, le premier essai de société, fut nommé phratrie. De l'association de plusieurs phratries naquit la tribu et de celle de plusieurs tribus la cité, qui désignait à la fois la communauté des citoyens et le lieu, plus ou moins construit, plus ou moins défendu, qui leur servait d'abri, de point de réunion, de refuge.
Dans la famille, l'autorité appartenait exclusivement au père. Dans la phratrie, les chefs de famille ou patriciens l'exerçaient par roulement, offrant tour à tour les sacrifices aux nouveaux dieux que l'on avait adoptés d'un commun accord et qui n'étaient point les dieux domestiques de chacune des familles.
Les dictatures contemporaines ont paru au lendemain du jour où le président Wilson avait dit : « Rendez le monde sûr pour la démocratie. » On répétait partout que la victoire des alliés était celle du principe démocratique sous toutes ses formes. Trois empires s’étaient écroulés dans un grand fracas de trônes. La monarchie — le pouvoir d’un seul — semblait un système condamné. Quelle apparence y avait-il que le pouvoir personnel dût renaître ?
C’est même une des raisons qui font que la dictature n’a pas des causes uniformes. Elle peut être une réaction de défense contre l’anarchie et la ruine et contre les effets de la démocratie portée à sa dernière conséquence, qui est le socialisme ou le communisme. Elle peut être au contraire pour là démocratie égalitaire et anti-capitaliste le moyen de vaincre les forces qui lui résistent et de s’imposer.
Biographie de l'auteur
Jacques Pierre Bainville (1879 - 1936), est un journaliste, chroniqueur de politique étrangère, historien et académicien français. Jacques Bainville est un proche de Charles Maurras.
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Extrait:
LE MONDE ANTIQUE.
LA GRÈCE ET SES « TYRANS »
La Grèce, mère de notre civilisation, a tout connu si elle n'a pas tout inventé. On lui fait gloire d'avoir engendré l'idée républicaine. C'est vrai. Il ne faut pas non plus méconnaître qu'elle a pratiqué la dictature sous le nom de « tyrannie » qui a pris un sens fâcheux.
Pendant des centaines d'années, la vie publique fut inexistante en Grèce. Peuple de pasteurs, ses habitants étaient groupés par familles sous l'autorité du père, à la fois chef et grand-prêtre ; l'autel des ancêtres en était le centre et leur religion le lien.
Il est impossible de préciser la date où, sous diverses influences, dont la plus forte fut le besoin de se défendre contre certains voisins, ces familles qui comprenaient des centaines de personnes commencèrent à s'unir entre elles.
Cette union, le premier essai de société, fut nommé phratrie. De l'association de plusieurs phratries naquit la tribu et de celle de plusieurs tribus la cité, qui désignait à la fois la communauté des citoyens et le lieu, plus ou moins construit, plus ou moins défendu, qui leur servait d'abri, de point de réunion, de refuge.
Dans la famille, l'autorité appartenait exclusivement au père. Dans la phratrie, les chefs de famille ou patriciens l'exerçaient par roulement, offrant tour à tour les sacrifices aux nouveaux dieux que l'on avait adoptés d'un commun accord et qui n'étaient point les dieux domestiques de chacune des familles.