Author: | CLAIRE DE CHANDENEUX | ISBN: | 1230000352987 |
Publisher: | NA | Publication: | April 10, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | CLAIRE DE CHANDENEUX |
ISBN: | 1230000352987 |
Publisher: | NA |
Publication: | April 10, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: Dans un salon jaune, obscur et fané, dépendant d’un appartement garni de la rue de Beaune, trois femmes étaient assises et causaient à demi-voix le 24 décembre 1864.
Le jour douteux, qui tombait difficilement des fenêtres à doubles rideaux, indiquait cette heure indécise, si prompte à venir en hiver, où le travail n’est plus possible, où la lecture fatigue déjà la vue, où la lumière d’une lampe n’est pas encore désirée.
La plus âgée des trois femmes, qui occupait l’angle droit de la cheminée, tisonnait de cette façon intermittente particulière aux gens nerveux et préoccupés.
La pince, dans ses mains, semblait, tour à tour, attaquer furieusement ou caresser avec distraction la bûche, qui répandait plus de fumée que de chaleur.
À l’angle opposé, une belle personne d’une vingtaine d’années, nonchalamment étendue dans un fauteuil, jouait avec les rubans flottants de sa ceinture.
Elle fixait dans le vide deux grands yeux bleus, assez semblables, sous leurs cils touffus, à des pervenches dans la mousse.
Une profusion de boucles blondes savamment déroulées encadraient son visage délicatement rosé et d’une suprême distinction.
Près d’elle une jeune fille brune, à la
Extrait: Dans un salon jaune, obscur et fané, dépendant d’un appartement garni de la rue de Beaune, trois femmes étaient assises et causaient à demi-voix le 24 décembre 1864.
Le jour douteux, qui tombait difficilement des fenêtres à doubles rideaux, indiquait cette heure indécise, si prompte à venir en hiver, où le travail n’est plus possible, où la lecture fatigue déjà la vue, où la lumière d’une lampe n’est pas encore désirée.
La plus âgée des trois femmes, qui occupait l’angle droit de la cheminée, tisonnait de cette façon intermittente particulière aux gens nerveux et préoccupés.
La pince, dans ses mains, semblait, tour à tour, attaquer furieusement ou caresser avec distraction la bûche, qui répandait plus de fumée que de chaleur.
À l’angle opposé, une belle personne d’une vingtaine d’années, nonchalamment étendue dans un fauteuil, jouait avec les rubans flottants de sa ceinture.
Elle fixait dans le vide deux grands yeux bleus, assez semblables, sous leurs cils touffus, à des pervenches dans la mousse.
Une profusion de boucles blondes savamment déroulées encadraient son visage délicatement rosé et d’une suprême distinction.
Près d’elle une jeune fille brune, à la