Les Pitres Sempiternels

Saison 1, Episode 4 : Le Sacré Jeune

Les Pitres Sempiternels est le titre d’une nouvelle série littéraire.

Chaque samedi, cet été, un nouvel épisode sera publié.

Pourquoi cette série ?

Notre monde a parfois de quoi déprimer. Il n’y a, au fond, que deux solutions.

Soit on gâche sa vie en s’attristant effectivement à longueur de journées. Vous connaissez sans doute des personnes de ce genre.

Soit on en conclut qu’il est vital de se rendre l’existence gaie et légère. Et sans y arriver toujours, on y reviendra au plus vite, sans nous plaindre.

Ce n’est pas le désespoir qui définit au mieux l’humanité, c’est la folie.

C’est cette folie, rieuse ou méchante, extravagante ou discrète, qui a servi de ritournelle dans l’écriture de ces Pitres Sempiternels.

On y retrouve des enfants, des adultes, des retraités. Des timides, des raisonnables, des arrogants, des doux et des fous irrécupérables. Des idées et des projets étranges.

Dans chaque épisode, un nouveau personnage et huit brèves histoires. Elles peuvent se lire partout :

• Dans le métro ou le bus
• Sur votre téléphone pendant une réunion de travail ou de famille ennuyeuse
• Pendant une relation sexuelle qui s’avère décevante
• Recommandées si vous êtes pris d’une envie de suicide
• Ou tranquillement chez vous, en toutes circonstances

Vous retrouverez :

• Merlin Lepépin : un vieil homme électrique qui bondit d’un projet foireux à un autre.

• Adeline : elle n’aime pas la société, mais pourquoi tant de haine ?

• Babimbouffschlak : il est obèse et nerveux, méfiez-vous il apprécie la mauvaise foi et l’agressivité.

• Le Sacré Jeune : Une chevelure de rêve, une vie de rêve jusqu’au drame, un soir sur Internet.

• Dabi Ding : Mi-intellectuel, mi-Youtubeur, 100% de conclusions absurdes.

• Madame Funkix et Madame Pucix : un duo de commères, qui se chamaillent avant de se déclarer leur flamme. Ou inversement.

• Guillotin Moufquette : Il adore son dieu, Hurrah. Au point de mourir pour lui. Avec offrande.

• Monsieur Le Sylvain : Il travaille plus pour travailler plus. Et ça marche.

• Sophie Vs Yoann : Une sœur, un frère. Dix mille problèmes.

• Ckrisss : Très amoureux de lui-même, ne parlant que de lui, le jeune homme est forcément attiré par la télévision. La question n’est pas : y arrivera-t-il ? Mais : quand ?

• Gropère et Pepifisse : Un garçon passe la fin des vacances d’été avec son grand-père. Toujours de bonne humeur, toujours le mot pour rire. Il y a des gens qui aiment vivre.

En espérant que ces épisodes seront les meilleurs anxiolytiques du monde.

***

Épisode 4

LE SACRE JEUNE

Il est collégien et superbement coiffé. Cela lui vaut une notoriété et une assurance certaines. Mais ce soir où ses parents s’absentent, tout bascule. Il se bourre involontairement la gueule et le voilà la risée subite d’Internet. Un épisode fait de rires de de larmes (dont de lait).

Un extrait :

« Je te dis pas comme la houppette prend hyper confiance en elle, c’est la Mike Tyson des chevelures.

Level 2 les gars. Le Sacré Jeune se lance dans une vidéo live sur Periscope. Il y a 16 gens qui sont connectés et qui admirent sa houppette. Enfin ça, c’est ce qui se passe dans l’imagination somme toute partiale du Sacré Bourré. En fait sa gueule ressemble à que dalle. Il arrive pas à tenir droit, il a franchement l’air d’un teubé.

Là où l’histoire devient tragique pour El Alcoolico, c’est qu’il y a des mecs (et des nanas) de son collège qui matent en direct sa vidéo.

«  Oh Sacripan vazy tu ns montr ke t un keum en vrai ? Genre ke ta dé poil la ou il faut » écrit un certain Nanopowaaa. »

****

Julien Lezare est un écrivain français. Il a notamment été publié dans la revue L’Infini, dirigée par Philippe Sollers. Son premier roman, Vingt-Quatre Sept, est sorti à l’automne 2016.