Les rumeurs

Nonfiction, Social & Cultural Studies, Social Science
Cover of the book Les rumeurs by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier, (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier ISBN: 9782705905804
Publisher: (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX Publication: January 1, 1975
Imprint: Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) Language: French
Author: Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
ISBN: 9782705905804
Publisher: (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX
Publication: January 1, 1975
Imprint: Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
Language: French

La rumeur est généralement saisie comme une parole dévoyée. Et, par suite, comme une parole dangereuse : une information circule, que personne ne contrôle et avec elle se propagent l’angoisse, la panique ou la haine. Un esprit non moins dévoyé pourrait prétendre, tout aussi dangereusement, que la rumeur ne provoque jamais rien, qu’elle a pour seul effet de révéler ce qui existait déjà et, pour tout dire, qu’on la charge de péchés qui ne sont pas les siens. Car, on en conviendra, ce ne sont pas les rumeurs qui dissolvent les armées, créent l’antisémitisme ou déterminent les révolutions. Pas plus que ce n’est la fièvre qui entraîne la grippe ou l’ébullition une augmentation de chaleur. Symptômes et non pas agents, les rumeurs sont la fumée qui suggère l’existence du feu et non l’allumette qui déclenche l’incendie. Mais le feu ne gît pas où l’on croit. Il n’est pas dans la vérité possible des énoncés qui se propagent, il n’est pas dans l’adhésion aveugle ni dans les comportements qui la suivent. Ailleurs. Et il faudrait sans doute, pour qu’une étude naturelle de la pensée devienne enfin possible, que les sciences sociales renoncent à s’épuiser dans la fabrication de masques et de simulacres ; qu’elles reconnaissent au contraire l’existence et la portée de toutes les formes de pensée qui signent l’existence pratique de l’homme. Car ces formes négligées viennent inlassablement renverser les illusions simplificatrices du technicien, les constructions fragiles du théoricien, les certitudes tranquilles de chacun : véritable ennemi de l’intérieur, animal que l’on pensait domestiqué et que l’on retrouve sauvage.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

La rumeur est généralement saisie comme une parole dévoyée. Et, par suite, comme une parole dangereuse : une information circule, que personne ne contrôle et avec elle se propagent l’angoisse, la panique ou la haine. Un esprit non moins dévoyé pourrait prétendre, tout aussi dangereusement, que la rumeur ne provoque jamais rien, qu’elle a pour seul effet de révéler ce qui existait déjà et, pour tout dire, qu’on la charge de péchés qui ne sont pas les siens. Car, on en conviendra, ce ne sont pas les rumeurs qui dissolvent les armées, créent l’antisémitisme ou déterminent les révolutions. Pas plus que ce n’est la fièvre qui entraîne la grippe ou l’ébullition une augmentation de chaleur. Symptômes et non pas agents, les rumeurs sont la fumée qui suggère l’existence du feu et non l’allumette qui déclenche l’incendie. Mais le feu ne gît pas où l’on croit. Il n’est pas dans la vérité possible des énoncés qui se propagent, il n’est pas dans l’adhésion aveugle ni dans les comportements qui la suivent. Ailleurs. Et il faudrait sans doute, pour qu’une étude naturelle de la pensée devienne enfin possible, que les sciences sociales renoncent à s’épuiser dans la fabrication de masques et de simulacres ; qu’elles reconnaissent au contraire l’existence et la portée de toutes les formes de pensée qui signent l’existence pratique de l’homme. Car ces formes négligées viennent inlassablement renverser les illusions simplificatrices du technicien, les constructions fragiles du théoricien, les certitudes tranquilles de chacun : véritable ennemi de l’intérieur, animal que l’on pensait domestiqué et que l’on retrouve sauvage.

More books from (Presses universitaires de France) réédition numérique FeniXX

Cover of the book Le système de l'actualité by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book L'Attention by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Surmoi (1) by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Des choses et des mots by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book La Renaissance et le Rire by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Géographie industrielle du monde by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Introduction à la psycholinguistique by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Le jeu d'adolescence by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book L'Évolution du Comité d'entreprise by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Traité de psychologie de l'enfant (6) by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book L'Économie de l'Amérique latine by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Le diagnostic des organisations appliqué aux associations by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Le Proche-Orient à la recherche de la paix, 1973-1982 by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book L'Enfant anxieux by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
Cover of the book Le Matérialisme dialectique by Michel-Louis Rouquette, Georges Balandier
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy