Author: | Anne-Marie Beyssaguet, Annick Ohayon, Michel Chauvière | ISBN: | 9782348031038 |
Publisher: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1976 |
Imprint: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Anne-Marie Beyssaguet, Annick Ohayon, Michel Chauvière |
ISBN: | 9782348031038 |
Publisher: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1976 |
Imprint: | La Découverte (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
Plus de quarante centres de formation privés préparent au métier d’éducateur spécialisé pour l’enfance inadaptée. A en croire la "croisade du travail" orchestrée par l’actuel secrétariat d’État à l’Action sociale, cette profession serait noble entre toutes, et d’avenir. Que les effectifs de l’inadaptation soient en constante progression ; que les institutions spécialisées soient aujourd’hui différenciées jusqu’à l’absurde, de l’internat de semi-liberté à l’institut médico-pédagogique ou du milieu ouvert à la prévention ; que leur raison dernière se confonde en quelque lieu avec la thérapie, le changement ou la social-démocratie, ... cela ne suffit pas, à nos yeux, à fonder la pratique sociale de rééducation. Nous sommes peut-être têtus, mais nous savons, pour avoir exercé dans quelques-unes de ces écoles, que la répression s’y fait feutrée et subtile jusqu’au quotidien, que l’exercice privé de la rééducation, à grand renfort de spécialistes, y couvre les carences de l’initiative publique, que les notables ont trouvé et trouvent encore, en certains clercs, les alliés d’une cause qu’ils se plaisent à croire éternelle. Bienfaisance d’hier, travail social d’aujourd’hui, les travailleurs de ce secteur se heurtent à la permanence de l’ordre clérical, et de l’organisation de son pouvoir, plus évidente encore en un lieu de formation.
Plus de quarante centres de formation privés préparent au métier d’éducateur spécialisé pour l’enfance inadaptée. A en croire la "croisade du travail" orchestrée par l’actuel secrétariat d’État à l’Action sociale, cette profession serait noble entre toutes, et d’avenir. Que les effectifs de l’inadaptation soient en constante progression ; que les institutions spécialisées soient aujourd’hui différenciées jusqu’à l’absurde, de l’internat de semi-liberté à l’institut médico-pédagogique ou du milieu ouvert à la prévention ; que leur raison dernière se confonde en quelque lieu avec la thérapie, le changement ou la social-démocratie, ... cela ne suffit pas, à nos yeux, à fonder la pratique sociale de rééducation. Nous sommes peut-être têtus, mais nous savons, pour avoir exercé dans quelques-unes de ces écoles, que la répression s’y fait feutrée et subtile jusqu’au quotidien, que l’exercice privé de la rééducation, à grand renfort de spécialistes, y couvre les carences de l’initiative publique, que les notables ont trouvé et trouvent encore, en certains clercs, les alliés d’une cause qu’ils se plaisent à croire éternelle. Bienfaisance d’hier, travail social d’aujourd’hui, les travailleurs de ce secteur se heurtent à la permanence de l’ordre clérical, et de l’organisation de son pouvoir, plus évidente encore en un lieu de formation.