Author: | Panagiotis N. Doukellis | ISBN: | 9782351594872 |
Publisher: | Presses de l’Ifpo | Publication: | April 7, 2015 |
Imprint: | Presses de l’Ifpo | Language: | French |
Author: | Panagiotis N. Doukellis |
ISBN: | 9782351594872 |
Publisher: | Presses de l’Ifpo |
Publication: | April 7, 2015 |
Imprint: | Presses de l’Ifpo |
Language: | French |
Si, dans le cadre de son enseignement et de ses cours, Libanios se contentait de faire l’éloge de la campagne, ses discours, fermement liés à la vie quotidienne, présentent la réalité différemment. C’est l’ensemble de tous ces passages qui a fait l’objet de notre étude et que l’on a nommé discours des réalités rurales. Il convient peut-être d’insister sur ce point capital. Le vrai sujet du discours libanien, auquel se rapportent en fait toutes les informations que l’orateur nous livre de la campagne, c’est la survie de sa ville et, plus encore, sa grandeur. Celles-ci passent nécessairement par le contrôle du territoire rural de la cité. Pour Libanios, l’interdépendance entre le centre urbain et la campagne d’Antioche est absolue, elle constitue un système socio-politique et économique qui doit rester autonome, notamment vis-à-vis des autres forces politiques qui, comme l’Empire, veulent en rompre l’unité. Libanios perçoit ainsi son époque comme une période de transition, une époque charnière, où l’Antiochène passe d’un type de rapports sociaux à un autre. Ses discours, mieux que toute autre source, reflètent la peur d’une classe en train de perdre ses prérogatives. Car, justement, si ville et campagne forment un tout compact, elles demeurent en fait des réalités distinctes, dont les intérêts divergent et s’opposent. Le centre urbain constitue le siège du pouvoir politique, le lieu de résidence des propriétaires fonciers : comme tel, il a toujours cherché à dominer la campagne. Libanios vit et travaille pendant un âge de transformations et de conflits sociaux. Il en a conscience ; ses protestations sont celles d’un membre de la classe dominante qui mesure les mutations de la société. À lire ses écrits, et notamment les propos qu’il tient relativement à la terre, aux paysans et à la production agricole, on constate la transition d’un mode de vie à un autre. L’orateur d’Antioche appartient à une génération qui voit, au détriment de la πόλις, la naissance de nouveaux rapports sociaux, économiques et culturels, ainsi que le transfert définitif du pouvoir politique au siège de l’Empire.
Si, dans le cadre de son enseignement et de ses cours, Libanios se contentait de faire l’éloge de la campagne, ses discours, fermement liés à la vie quotidienne, présentent la réalité différemment. C’est l’ensemble de tous ces passages qui a fait l’objet de notre étude et que l’on a nommé discours des réalités rurales. Il convient peut-être d’insister sur ce point capital. Le vrai sujet du discours libanien, auquel se rapportent en fait toutes les informations que l’orateur nous livre de la campagne, c’est la survie de sa ville et, plus encore, sa grandeur. Celles-ci passent nécessairement par le contrôle du territoire rural de la cité. Pour Libanios, l’interdépendance entre le centre urbain et la campagne d’Antioche est absolue, elle constitue un système socio-politique et économique qui doit rester autonome, notamment vis-à-vis des autres forces politiques qui, comme l’Empire, veulent en rompre l’unité. Libanios perçoit ainsi son époque comme une période de transition, une époque charnière, où l’Antiochène passe d’un type de rapports sociaux à un autre. Ses discours, mieux que toute autre source, reflètent la peur d’une classe en train de perdre ses prérogatives. Car, justement, si ville et campagne forment un tout compact, elles demeurent en fait des réalités distinctes, dont les intérêts divergent et s’opposent. Le centre urbain constitue le siège du pouvoir politique, le lieu de résidence des propriétaires fonciers : comme tel, il a toujours cherché à dominer la campagne. Libanios vit et travaille pendant un âge de transformations et de conflits sociaux. Il en a conscience ; ses protestations sont celles d’un membre de la classe dominante qui mesure les mutations de la société. À lire ses écrits, et notamment les propos qu’il tient relativement à la terre, aux paysans et à la production agricole, on constate la transition d’un mode de vie à un autre. L’orateur d’Antioche appartient à une génération qui voit, au détriment de la πόλις, la naissance de nouveaux rapports sociaux, économiques et culturels, ainsi que le transfert définitif du pouvoir politique au siège de l’Empire.