Author: | André Theuriet | ISBN: | 1230000881616 |
Publisher: | CP | Publication: | January 8, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | André Theuriet |
ISBN: | 1230000881616 |
Publisher: | CP |
Publication: | January 8, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Un clair matin de juin à l’époque où les prés ne sont pas encore fauchés, mais où les cerises mûrissent déjà. Le soleil qui vient de s’élancer au-dessus des massifs de la Tournette, crible de rayons la prairie, les vignes et les vergers qui dévalent du village d’Angon vers le lac aux eaux bleues. Une gaie lumière argente l’herbe onduleuse, glisse sur les feuilles lustrées des noyers, donne aux vignobles une verdure plus phosphorescente et aux cerises de plus vives rougeurs. Bien qu’on soit en semaine, des groupes de paysans en habits de travail flânent au long des vergers qui s’avancent en pointe vers le lac. Épars sur la rive ou attroupés à l’ombre des noyers, tous ont les yeux fixés du côté du village dont on voit les toits bruns fumer parmi les arbres. Leurs regards observent curieusement une grande maison savoyarde, moitié ferme, moitié château, qui dresse à gauche du chemin ses grises tourelles carrées, et abrite de sa toiture en auvent une galerie à balustres dont les piliers s’enguirlandent de plantes grimpantes. Les croisées de ce logis d’honnête apparence sont fleuries de géraniums cramoisis et s’ouvrent toutes sur le paysage du lac. Un large escalier de pierre met la galerie en communication avec les allées du verger, et sur cet escalier paraît un jeune garçon svelte et alerte. Il descend lestement les marches. À sa vue, une rumeur se produit dans les groupes :
— Le voici !
Un clair matin de juin à l’époque où les prés ne sont pas encore fauchés, mais où les cerises mûrissent déjà. Le soleil qui vient de s’élancer au-dessus des massifs de la Tournette, crible de rayons la prairie, les vignes et les vergers qui dévalent du village d’Angon vers le lac aux eaux bleues. Une gaie lumière argente l’herbe onduleuse, glisse sur les feuilles lustrées des noyers, donne aux vignobles une verdure plus phosphorescente et aux cerises de plus vives rougeurs. Bien qu’on soit en semaine, des groupes de paysans en habits de travail flânent au long des vergers qui s’avancent en pointe vers le lac. Épars sur la rive ou attroupés à l’ombre des noyers, tous ont les yeux fixés du côté du village dont on voit les toits bruns fumer parmi les arbres. Leurs regards observent curieusement une grande maison savoyarde, moitié ferme, moitié château, qui dresse à gauche du chemin ses grises tourelles carrées, et abrite de sa toiture en auvent une galerie à balustres dont les piliers s’enguirlandent de plantes grimpantes. Les croisées de ce logis d’honnête apparence sont fleuries de géraniums cramoisis et s’ouvrent toutes sur le paysage du lac. Un large escalier de pierre met la galerie en communication avec les allées du verger, et sur cet escalier paraît un jeune garçon svelte et alerte. Il descend lestement les marches. À sa vue, une rumeur se produit dans les groupes :
— Le voici !