Author: | John Tanner, Ernest de Blosseville | ISBN: | 1230001054101 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | John Tanner, Ernest de Blosseville |
ISBN: | 1230001054101 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le premier événement de ma vie, que je me rappelle distinctement, est la mort de ma mère. J’avais deux ans, et plusieurs circonstances de cette perte firent sur moi une impression si forte qu’elles sont présentes encore à mon souvenir ; je ne retrouve pas dans ma mémoire le nom du lieu que nous habitions ; on m’a dit que c’était au bord de la rivière de Kentucky, fort loin de l’Ohio.
John Tanner, mon père, émigrant de Virginie, avait été ministre évangélique. Peu de temps après la mort de ma mère, il alla s’établir en un lieu nommé Elk-Horn (1). Là était une caverne ; je la visitais souvent avec lui ; nous portions deux chandelles ; l’une était allumée en entrant, et nous marchions en avant jusqu’à ce qu’elle fût consumée ; alors nous retournions sur nos pas, et la seconde n’était pas encore entièrement brûlée lorsque nous regagnions l’entrée de la caverne.
Elk-Horn était quelquefois attaqué par des partis d’Indiens Shawneeses (2)qui tuaient les blancs et massacraient ou enlevaient les troupeaux et les chevaux. Une nuit, mon oncle paternel, accompagné de quelques autres hommes, s’approcha du camp de ces Indiens jusqu’à portée de fusil ; il en tua un dont il rapporta la chevelure, tout le reste s’élança dans la rivière et parvint à s’échapper.
Pendant notre séjour à Elk-Horn, survint un événement à l’influence duquel j’ai attribué la plupart des malheurs de ma vie. Mon père, partant un matin pour un village assez éloigné, recommanda expressément, à ce qu’il paraît, à mes sœurs Agathe et Lucy de m’envoyer à l’école. Elles n’y songèrent que dans l’après-midi ; le temps était devenu pluvieux, et j’insistai pour rester à la maison...
Le premier événement de ma vie, que je me rappelle distinctement, est la mort de ma mère. J’avais deux ans, et plusieurs circonstances de cette perte firent sur moi une impression si forte qu’elles sont présentes encore à mon souvenir ; je ne retrouve pas dans ma mémoire le nom du lieu que nous habitions ; on m’a dit que c’était au bord de la rivière de Kentucky, fort loin de l’Ohio.
John Tanner, mon père, émigrant de Virginie, avait été ministre évangélique. Peu de temps après la mort de ma mère, il alla s’établir en un lieu nommé Elk-Horn (1). Là était une caverne ; je la visitais souvent avec lui ; nous portions deux chandelles ; l’une était allumée en entrant, et nous marchions en avant jusqu’à ce qu’elle fût consumée ; alors nous retournions sur nos pas, et la seconde n’était pas encore entièrement brûlée lorsque nous regagnions l’entrée de la caverne.
Elk-Horn était quelquefois attaqué par des partis d’Indiens Shawneeses (2)qui tuaient les blancs et massacraient ou enlevaient les troupeaux et les chevaux. Une nuit, mon oncle paternel, accompagné de quelques autres hommes, s’approcha du camp de ces Indiens jusqu’à portée de fusil ; il en tua un dont il rapporta la chevelure, tout le reste s’élança dans la rivière et parvint à s’échapper.
Pendant notre séjour à Elk-Horn, survint un événement à l’influence duquel j’ai attribué la plupart des malheurs de ma vie. Mon père, partant un matin pour un village assez éloigné, recommanda expressément, à ce qu’il paraît, à mes sœurs Agathe et Lucy de m’envoyer à l’école. Elles n’y songèrent que dans l’après-midi ; le temps était devenu pluvieux, et j’insistai pour rester à la maison...