Author: | Jeanne Louise Henriette Campan | ISBN: | 1230000971386 |
Publisher: | CP | Publication: | March 1, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jeanne Louise Henriette Campan |
ISBN: | 1230000971386 |
Publisher: | CP |
Publication: | March 1, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Il existe tant de livres, qu’avec un talent médiocre dans l’art d’écrire, il est impardonnable d’en faire de nouveaux. Blâmant cette triste manie, je n’ai nullement la faiblesse de m’en laisser atteindre ; mais la destinée m’ayant placée près des têtes couronnées, je me plais, dans ma solitude, à réunir quelques faits qui, après moi, pourront intéresser ma famille. Déjà j’ai recueilli tout ce qui concernait l’intérieur d’une princesse infortunée dont la réputation est encore obscurcie par les atteintes de la calomnie, et qui méritait mieux de la justice des hommes, soit durant le cours de sa vie, soit après avoir succombé. Ces Mémoires, qui sont terminés depuis dix ans, ont obtenu les suffrages de quelques gens de goût ; et mon fils, après moi, pourra les faire imprimer. J’ignore si mes souvenirs mériteront de voir le jour ; mais en m’occupant de les écrire, je me distrais ; je passe des heures plus calmes ; et, autant que peut me le permettre un cœur sensible, je m’éloigne des scènes douloureuses dont je suis en ce moment environnée. L’idée de réunir tout ce que ma mémoire peut me rappeler d’intéressant, m’est venue en parcourant l’ouvrage intitulé Paris, Versailles et les Provinces au dix-huitième siècle. Ce recueil, composé par un homme de bonne compagnie, est plein d’anecdotes piquantes, et presque toutes ont été reconnues pour vraies par les contemporains de l’auteur. De semblable compilations valent bien ces amas, ces recueils de bons mots, de calembours, qui étaient en vogue il y a cinquante ans. On y trouve des faits ; on y reconnaît des personnages qui ont joué des rôles marquants. On y peut puiser quelque expérience, ce bien si précieux que nous acquérons par des erreurs, que l’âge rend presque inutile, et qui se transmet si imparfaitement.
Il existe tant de livres, qu’avec un talent médiocre dans l’art d’écrire, il est impardonnable d’en faire de nouveaux. Blâmant cette triste manie, je n’ai nullement la faiblesse de m’en laisser atteindre ; mais la destinée m’ayant placée près des têtes couronnées, je me plais, dans ma solitude, à réunir quelques faits qui, après moi, pourront intéresser ma famille. Déjà j’ai recueilli tout ce qui concernait l’intérieur d’une princesse infortunée dont la réputation est encore obscurcie par les atteintes de la calomnie, et qui méritait mieux de la justice des hommes, soit durant le cours de sa vie, soit après avoir succombé. Ces Mémoires, qui sont terminés depuis dix ans, ont obtenu les suffrages de quelques gens de goût ; et mon fils, après moi, pourra les faire imprimer. J’ignore si mes souvenirs mériteront de voir le jour ; mais en m’occupant de les écrire, je me distrais ; je passe des heures plus calmes ; et, autant que peut me le permettre un cœur sensible, je m’éloigne des scènes douloureuses dont je suis en ce moment environnée. L’idée de réunir tout ce que ma mémoire peut me rappeler d’intéressant, m’est venue en parcourant l’ouvrage intitulé Paris, Versailles et les Provinces au dix-huitième siècle. Ce recueil, composé par un homme de bonne compagnie, est plein d’anecdotes piquantes, et presque toutes ont été reconnues pour vraies par les contemporains de l’auteur. De semblable compilations valent bien ces amas, ces recueils de bons mots, de calembours, qui étaient en vogue il y a cinquante ans. On y trouve des faits ; on y reconnaît des personnages qui ont joué des rôles marquants. On y peut puiser quelque expérience, ce bien si précieux que nous acquérons par des erreurs, que l’âge rend presque inutile, et qui se transmet si imparfaitement.