Author: | Edmond Lepelletier | ISBN: | 9781465522320 |
Publisher: | Library of Alexandria | Publication: | March 8, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Edmond Lepelletier |
ISBN: | 9781465522320 |
Publisher: | Library of Alexandria |
Publication: | March 8, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Rue de Bondy, des lampions allumés et fumeux éclairaient l'entrée d'un bal populaire, le Waux-Hall. Ce bal, au nom exotique, était dirigé par le citoyen Joly, artiste du Théâtre des Arts. On était aux grands jours de juillet 1792. Louis XVI conservait encore une royauté nominale, mais sa tête, coiffée du bonnet phrygien, au 20 juin, chancelait déjà sur ses épaules. La Révolution grondait dans les faubourgs. Robespierre, Marat et Barbaroux, le beau Marseillais, avaient eu une entrevue secrète où l'on avait, sans pouvoir tomber d'accord sur le choix d'un chef, d'un dictateur, comme le voulait l'Ami du peuple, décidé de livrer un assaut décisif à la royauté retranchée, ainsi qu'en une forteresse, au château des Tuileries. On attendait l'arrivée des bataillons des Marseillais pour donner le signal de l'insurrection. Le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche se préparaient, de leur côté, à se jeter sur la France qu'ils estimaient une proie facile, un pays ouvert: comptant sur les trahisons et sur les dissensions intérieures pour frayer un passage à leurs armées jusqu'à la capitale. Avec une arrogance téméraire, le prince de Brunswick, généralissime des armées impériales et royales, avait lancé de Coblentz son fameux manifeste, où il était dit: «Si le château des Tuileries est forcé ou insulté, s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette ou à quelque membre de la famille royale, s'il n'est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, l'Empereur et le Roi en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d'attentats aux supplices qu'ils auront mérités...»
Rue de Bondy, des lampions allumés et fumeux éclairaient l'entrée d'un bal populaire, le Waux-Hall. Ce bal, au nom exotique, était dirigé par le citoyen Joly, artiste du Théâtre des Arts. On était aux grands jours de juillet 1792. Louis XVI conservait encore une royauté nominale, mais sa tête, coiffée du bonnet phrygien, au 20 juin, chancelait déjà sur ses épaules. La Révolution grondait dans les faubourgs. Robespierre, Marat et Barbaroux, le beau Marseillais, avaient eu une entrevue secrète où l'on avait, sans pouvoir tomber d'accord sur le choix d'un chef, d'un dictateur, comme le voulait l'Ami du peuple, décidé de livrer un assaut décisif à la royauté retranchée, ainsi qu'en une forteresse, au château des Tuileries. On attendait l'arrivée des bataillons des Marseillais pour donner le signal de l'insurrection. Le roi de Prusse et l'empereur d'Autriche se préparaient, de leur côté, à se jeter sur la France qu'ils estimaient une proie facile, un pays ouvert: comptant sur les trahisons et sur les dissensions intérieures pour frayer un passage à leurs armées jusqu'à la capitale. Avec une arrogance téméraire, le prince de Brunswick, généralissime des armées impériales et royales, avait lancé de Coblentz son fameux manifeste, où il était dit: «Si le château des Tuileries est forcé ou insulté, s'il est fait la moindre violence, le moindre outrage à Leurs Majestés le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette ou à quelque membre de la famille royale, s'il n'est pas pourvu immédiatement à leur sûreté, à leur conservation et à leur liberté, l'Empereur et le Roi en tireront une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire et à une subversion totale, et les révoltés coupables d'attentats aux supplices qu'ils auront mérités...»