Naïs Micoulin et autres nouvelles

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Naïs Micoulin et autres nouvelles by Emile Zola, Largau
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Emile Zola ISBN: 1230000251792
Publisher: Largau Publication: July 12, 2014
Imprint: Language: French
Author: Emile Zola
ISBN: 1230000251792
Publisher: Largau
Publication: July 12, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait du livre :

À la saison des fruits, une petite fille, brune de peau, avec des cheveux noirs embroussaillés, se présentait chaque mois chez un avoué d’Aix, M. Rostand, tenant une énorme corbeille d’abricots ou de pêches, qu’elle avait peine à porter. Elle restait dans le large vestibule, et toute la famille, prévenue, descendait.
 « Ah ! c’est toi, Naïs, disait l’avoué. Tu nous apportes la récolte. Allons, tu es une brave fille... Et le père Micoulin, comment va-t-il ?
 - Bien, Monsieur », répondait la petite en montrant ses dents blanches.
 Alors, Mme Rostand la faisait entrer à la cuisine, où elle la questionnait sur les oliviers, les amandiers, les vignes. La grande affaire était de savoir s’il avait plu à L’Estaque, le coin du littoral où les Rostand possédaient leur propriété, la Blancarde, que les Micoulin cultivaient. Il n’y avait là que quelques douzaines d’amandiers et d’oliviers, mais la question de la pluie n’en restait pas moins capitale, dans ce pays qui meurt de sécheresse.
 « Il a tombé des gouttes, disait Naïs. Le raisin aurait besoin d’eau. »
 Puis, lorsqu’elle avait donné les nouvelles, elle mangeait un morceau de pain avec un reste de viande, et elle repartait pour L’Estaque, dans la carriole d’un boucher, qui venait à Aix tous les quinze jours. Souvent, elle apportait des coquillages, une langouste, un beau poisson, le père Micoulin pêchant plus encore qu’il ne labourait. Quand elle arrivait pendant les vacances, Frédéric, le fils de l’avoué, descendait d’un bond dans la cuisine pour lui annoncer que la famille allait bientôt s’installer à la Blancarde, en lui recommandant de tenir prêts ses filets et ses lignes.

Il la tutoyait, car il avait joué avec elle tout petit. Depuis l’âge de douze ans seulement, elle l’appelait « M. Frédéric », par respect. Chaque fois que le père Micoulin l’entendait dire « tu » au fils de ses maîtres, il la souffletait. Mais cela n’empêchait pas que les deux enfants fussent très bons amis.
 « Et n’oublie pas de raccommoder les filets, répétait le collégien.
 - N’ayez pas peur, monsieur Frédéric, répondait Naïs. 

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Extrait du livre :

À la saison des fruits, une petite fille, brune de peau, avec des cheveux noirs embroussaillés, se présentait chaque mois chez un avoué d’Aix, M. Rostand, tenant une énorme corbeille d’abricots ou de pêches, qu’elle avait peine à porter. Elle restait dans le large vestibule, et toute la famille, prévenue, descendait.
 « Ah ! c’est toi, Naïs, disait l’avoué. Tu nous apportes la récolte. Allons, tu es une brave fille... Et le père Micoulin, comment va-t-il ?
 - Bien, Monsieur », répondait la petite en montrant ses dents blanches.
 Alors, Mme Rostand la faisait entrer à la cuisine, où elle la questionnait sur les oliviers, les amandiers, les vignes. La grande affaire était de savoir s’il avait plu à L’Estaque, le coin du littoral où les Rostand possédaient leur propriété, la Blancarde, que les Micoulin cultivaient. Il n’y avait là que quelques douzaines d’amandiers et d’oliviers, mais la question de la pluie n’en restait pas moins capitale, dans ce pays qui meurt de sécheresse.
 « Il a tombé des gouttes, disait Naïs. Le raisin aurait besoin d’eau. »
 Puis, lorsqu’elle avait donné les nouvelles, elle mangeait un morceau de pain avec un reste de viande, et elle repartait pour L’Estaque, dans la carriole d’un boucher, qui venait à Aix tous les quinze jours. Souvent, elle apportait des coquillages, une langouste, un beau poisson, le père Micoulin pêchant plus encore qu’il ne labourait. Quand elle arrivait pendant les vacances, Frédéric, le fils de l’avoué, descendait d’un bond dans la cuisine pour lui annoncer que la famille allait bientôt s’installer à la Blancarde, en lui recommandant de tenir prêts ses filets et ses lignes.

Il la tutoyait, car il avait joué avec elle tout petit. Depuis l’âge de douze ans seulement, elle l’appelait « M. Frédéric », par respect. Chaque fois que le père Micoulin l’entendait dire « tu » au fils de ses maîtres, il la souffletait. Mais cela n’empêchait pas que les deux enfants fussent très bons amis.
 « Et n’oublie pas de raccommoder les filets, répétait le collégien.
 - N’ayez pas peur, monsieur Frédéric, répondait Naïs. 

More books from Largau

Cover of the book Le Petit Vieux des Batignolles by Emile Zola
Cover of the book Les révoltés de la Bounty by Emile Zola
Cover of the book Du Côté de chez Swann by Emile Zola
Cover of the book Albertine disparue by Emile Zola
Cover of the book Le Dernier Vivant by Emile Zola
Cover of the book Arsène Lupin, Gentleman-cambrioleur by Emile Zola
Cover of the book Madeleine Férat by Emile Zola
Cover of the book Les trois villes Paris, Lourdes, Rome by Emile Zola
Cover of the book Jack by Emile Zola
Cover of the book La Vallée de la peur (Edition illustrée) by Emile Zola
Cover of the book Brancas ; Les amours de Quaterquem by Emile Zola
Cover of the book LES AVENTURES DE SHERLOCK HOLMES by Emile Zola
Cover of the book Kernok le Pirate by Emile Zola
Cover of the book Idylles by Emile Zola
Cover of the book Derniers Essais de Littérature by Emile Zola
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy