Author: | Charles Péguy | ISBN: | 1230000981545 |
Publisher: | PRB | Publication: | March 7, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Charles Péguy |
ISBN: | 1230000981545 |
Publisher: | PRB |
Publication: | March 7, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Notre Jeunesse est un essai écrit par l'écrivain, poète et essayiste français Charles Péguy (1873 - 1914).
Extrait :
Une famille de républicains fouriéristes. – les Milliet. – Après tant d’heureuses rencontres, après les cahiers de Vuillaume c’est une véritable bonne fortune pour nos cahiers que de pouvoir commencer aujourd’hui la publication de ces archives d’une famille républicaine. Quand M. Paul Milliet m’en apporta les premières propositions, avec cette inguérissable modestie des gens qui apportent vraiment quelque chose il ne manqua point de commencer par s’excuser, disant : Vous verrez. Il y a là dedans des lettres de Victor Hugo, de Béranger. (Il voulait par là s’excuser d’abord sur ce qu’il y avait, dans les papiers qu’il m’apportait, des documents sur les grands hommes, provenant de grands hommes, des documents historiques, sur les hommes historiques, et, naturellement, des documents inédits.) Il y a des lettres de la conquête de l’Algérie, de l’expédition du Mexique, de la guerre de Crimée. (Ou peut-être plutôt de la guerre d’Italie.) (Il voulait s’excuser par là, alléguer qu’il y avait, dans ces papiers, des documents historiques, sur les grands événements de l’histoire, provenant, venant directement des grands événements et naturellement des documents authentiques, et naturellement des documents inédits.) Je lui répondis non.
Je lui dis non vous comprenez. Ne vous excusez pas. Glorifiez-vous au contraire. Des lettres de Béranger, des lettres de Victor Hugo, il y en a plein la chambre. Nous en avons par-dessus la tête. Il y en a plein les bibliothèques et c’est même de cela (et pour cela) que les bibliothèques sont faites. C’est même de cela que les bibliothécaires aussi sont faits. Et nous autres aussi les amis des bibliothécaires. Nous en avons nous en avons nous en avons. On nous en publie encore tous les jours. Et quand il n’y en aura plus on en publiera encore. Parce que, dans le besoin, nous en ferons. Que dis-je, nous en faisons, on en fait. Et la famille nous aidera à en faire. Parce que ça fera toujours des droits d’auteur à toucher...
Notre Jeunesse est un essai écrit par l'écrivain, poète et essayiste français Charles Péguy (1873 - 1914).
Extrait :
Une famille de républicains fouriéristes. – les Milliet. – Après tant d’heureuses rencontres, après les cahiers de Vuillaume c’est une véritable bonne fortune pour nos cahiers que de pouvoir commencer aujourd’hui la publication de ces archives d’une famille républicaine. Quand M. Paul Milliet m’en apporta les premières propositions, avec cette inguérissable modestie des gens qui apportent vraiment quelque chose il ne manqua point de commencer par s’excuser, disant : Vous verrez. Il y a là dedans des lettres de Victor Hugo, de Béranger. (Il voulait par là s’excuser d’abord sur ce qu’il y avait, dans les papiers qu’il m’apportait, des documents sur les grands hommes, provenant de grands hommes, des documents historiques, sur les hommes historiques, et, naturellement, des documents inédits.) Il y a des lettres de la conquête de l’Algérie, de l’expédition du Mexique, de la guerre de Crimée. (Ou peut-être plutôt de la guerre d’Italie.) (Il voulait s’excuser par là, alléguer qu’il y avait, dans ces papiers, des documents historiques, sur les grands événements de l’histoire, provenant, venant directement des grands événements et naturellement des documents authentiques, et naturellement des documents inédits.) Je lui répondis non.
Je lui dis non vous comprenez. Ne vous excusez pas. Glorifiez-vous au contraire. Des lettres de Béranger, des lettres de Victor Hugo, il y en a plein la chambre. Nous en avons par-dessus la tête. Il y en a plein les bibliothèques et c’est même de cela (et pour cela) que les bibliothèques sont faites. C’est même de cela que les bibliothécaires aussi sont faits. Et nous autres aussi les amis des bibliothécaires. Nous en avons nous en avons nous en avons. On nous en publie encore tous les jours. Et quand il n’y en aura plus on en publiera encore. Parce que, dans le besoin, nous en ferons. Que dis-je, nous en faisons, on en fait. Et la famille nous aidera à en faire. Parce que ça fera toujours des droits d’auteur à toucher...