Author: | Frédéric Ancillon | ISBN: | 1230002414690 |
Publisher: | Paris : Egron, 1824 | Publication: | July 7, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Frédéric Ancillon |
ISBN: | 1230002414690 |
Publisher: | Paris : Egron, 1824 |
Publication: | July 7, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
DE L’ESPRIT DU TEMPS, ET DES RÉFORMES POLITIQUES.
L’HOMME n’est pas une simple production de la nature, et ne lui appartient pas dans le même sens que la plante et l’animal ; mais l’homme n’est pas non plus indépendant de la nature, un être libre, pur, dégagé de tous les liens qui enchaînent les compagnons de son séjour.
Tout est loi dans la nature, ou plutôt dans l’univers ; car tous les êtres sont subordonnés à des lois auxquelles ils obéissent, ou doivent obéir. Sans cette législation universelle, il n’y aurait de l’ordre nulle part, et la vie serait éteinte dans son principe même.
Mais les lois qui régissent l’univers, sont d’une nature différente. Les unes sont suivies à l’insu et sans le concours des êtres qu’elles gouvernent ; elles sont suivies par une nécessité de fer, extérieure, invariable, inflexible. Les autres sont saisies, reconnues, consenties, librement suivies en vertu d’une nécessité intérieure, par des êtres qui leur sont soumis.
Les premières constituent la législation de la nature, qui n’est au fond que la nécessité ; les autres la législation de la liberté.
Les êtres privés de raisonne sont soumis qu’à la première. Des intelligences pures n’obéiraient qu’à la seconde. L’homme, par ses organes, partie intégrante de la nature ; par sa raison, distinct et séparé d’elle, doit participer à ces deux législations, et se trouve être à la fois citoyen des deux mondes, qui, par un lien invisible et mystérieux, forment l’univers.
DE L’ESPRIT DU TEMPS, ET DES RÉFORMES POLITIQUES.
L’HOMME n’est pas une simple production de la nature, et ne lui appartient pas dans le même sens que la plante et l’animal ; mais l’homme n’est pas non plus indépendant de la nature, un être libre, pur, dégagé de tous les liens qui enchaînent les compagnons de son séjour.
Tout est loi dans la nature, ou plutôt dans l’univers ; car tous les êtres sont subordonnés à des lois auxquelles ils obéissent, ou doivent obéir. Sans cette législation universelle, il n’y aurait de l’ordre nulle part, et la vie serait éteinte dans son principe même.
Mais les lois qui régissent l’univers, sont d’une nature différente. Les unes sont suivies à l’insu et sans le concours des êtres qu’elles gouvernent ; elles sont suivies par une nécessité de fer, extérieure, invariable, inflexible. Les autres sont saisies, reconnues, consenties, librement suivies en vertu d’une nécessité intérieure, par des êtres qui leur sont soumis.
Les premières constituent la législation de la nature, qui n’est au fond que la nécessité ; les autres la législation de la liberté.
Les êtres privés de raisonne sont soumis qu’à la première. Des intelligences pures n’obéiraient qu’à la seconde. L’homme, par ses organes, partie intégrante de la nature ; par sa raison, distinct et séparé d’elle, doit participer à ces deux législations, et se trouve être à la fois citoyen des deux mondes, qui, par un lien invisible et mystérieux, forment l’univers.