Il y a guère plus d’un an, l’enfant martyr était à la mode. Les reportages télévisuels sur les « petits esclaves indiens » succédaient aux articles sur l’exploitation sexuelle des fillettes et des garçonnets thaïlandais et aux interviews de victimes de brutalités familiales et d’inceste. Aujourd’hui, l’adolescence dangereuse a remplacé dans les médias l’enfance victime. Depuis deux siècles, le regard porté sur les « jeunes en difficulté » oscille entre compassion et peur sociale. Les premiers temps de la IIIe République furent plutôt favorables aux fils et aux filles des classes populaires. Non seulement les législateurs républicains généralisent la scolarisation et limitent le travail des plus jeunes, mais ils cherchent à améliorer le sort des plus défavorisés. La loi de 1889 sur la déchéance de la puissance paternelle et la loi de 1898 sur la répression des violences et voies de fait sur enfant visent à protéger les plus fragiles et veulent contribuer à la « civilisation des mœurs ». C’est l’histoire de cet effort que nous avons voulu retracer dans la présente livraison de notre revue.
Il y a guère plus d’un an, l’enfant martyr était à la mode. Les reportages télévisuels sur les « petits esclaves indiens » succédaient aux articles sur l’exploitation sexuelle des fillettes et des garçonnets thaïlandais et aux interviews de victimes de brutalités familiales et d’inceste. Aujourd’hui, l’adolescence dangereuse a remplacé dans les médias l’enfance victime. Depuis deux siècles, le regard porté sur les « jeunes en difficulté » oscille entre compassion et peur sociale. Les premiers temps de la IIIe République furent plutôt favorables aux fils et aux filles des classes populaires. Non seulement les législateurs républicains généralisent la scolarisation et limitent le travail des plus jeunes, mais ils cherchent à améliorer le sort des plus défavorisés. La loi de 1889 sur la déchéance de la puissance paternelle et la loi de 1898 sur la répression des violences et voies de fait sur enfant visent à protéger les plus fragiles et veulent contribuer à la « civilisation des mœurs ». C’est l’histoire de cet effort que nous avons voulu retracer dans la présente livraison de notre revue.