La prise en charge de l'enfance et de la jeunesse « irrégulières » (orphelins, enfants abandonnés et délaissés, mineurs déficients et handicapés, délinquants juvéniles, etc.) oscille entre des dispositifs d'isolement, d'enfermement plus ou moins strict de ces populations et des dispositifs plus ouverts sur la société civile. Cette hésitation entre une éducation qui se déroule au sein de la société et une éducation hors du monde social ordinaire n’est pas propre à l'éducation spécialisée. Elle traverse aussi bien le champ de la scolarité « normale » que celui de la psychiatrie ou celui de la formation professionnelle. Elle concerne aussi bien l’encadrement des enfants des élites que l’enfance populaire. S’il ne concerne pas seulement l’éducation de l’enfance « irrégulière », le recours à l’enfermement est cependant particulièrement pré-gnant dans ce secteur. Pour « redresser » et former certaines fractions de l'enfance et de la jeunesse considérées comme déviantes, les élites judiciaires, médicales, administratives érigent des établissements qui sont essentiellement voués à la mise à l'écart et à la garde de ces enfants, et accessoirement à leur éducation. L’histoire de la prise en charge des enfants « à corriger » se confond souvent avec l’histoire des dérives disciplinaires de ces institutions totales, qui pourtant renaissent périodiquement de leurs cendres.
La prise en charge de l'enfance et de la jeunesse « irrégulières » (orphelins, enfants abandonnés et délaissés, mineurs déficients et handicapés, délinquants juvéniles, etc.) oscille entre des dispositifs d'isolement, d'enfermement plus ou moins strict de ces populations et des dispositifs plus ouverts sur la société civile. Cette hésitation entre une éducation qui se déroule au sein de la société et une éducation hors du monde social ordinaire n’est pas propre à l'éducation spécialisée. Elle traverse aussi bien le champ de la scolarité « normale » que celui de la psychiatrie ou celui de la formation professionnelle. Elle concerne aussi bien l’encadrement des enfants des élites que l’enfance populaire. S’il ne concerne pas seulement l’éducation de l’enfance « irrégulière », le recours à l’enfermement est cependant particulièrement pré-gnant dans ce secteur. Pour « redresser » et former certaines fractions de l'enfance et de la jeunesse considérées comme déviantes, les élites judiciaires, médicales, administratives érigent des établissements qui sont essentiellement voués à la mise à l'écart et à la garde de ces enfants, et accessoirement à leur éducation. L’histoire de la prise en charge des enfants « à corriger » se confond souvent avec l’histoire des dérives disciplinaires de ces institutions totales, qui pourtant renaissent périodiquement de leurs cendres.