Author: | Béatrice Rilos | ISBN: | 9782814552043 |
Publisher: | publie.net | Publication: | January 14, 2009 |
Imprint: | publie.net | Language: | French |
Author: | Béatrice Rilos |
ISBN: | 9782814552043 |
Publisher: | publie.net |
Publication: | January 14, 2009 |
Imprint: | publie.net |
Language: | French |
Une société bascule. Le cadre est strictement démocratique et consenti : une élection présidentielle. Entre les deux tours, trois semaines. Au jour le jour (sauf les dimanches, donc 20 fois d’affilée), Béatrice Rilos tente de capter, le plus librement, mais à l’écoute des moindres paradoxes du quotidien dans son arbitraire, la rue, vos proches, la télévision et les images, les conversations, et ces contradictions qu’on voit lourdes dans le ciel. L’élection, elle, ne sera même pas évoquée, ou à peine :
C’est un grand professionnel. Le jusqu’au-boutisme. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des gens qui pensent la même chose. Il faut trouver l’équilibre. Le cumule des mandats. En dévalorisant les invités. Il avait le courage d’annoncer la couleur. Le manque de diversité. Des opinions différentes. Le manque d’objectivité. À votre avis ? On va sur la pensée unique. Ne dites pas ça. Part de marché. Vingt pour cent. Vous êtes hors de la grille. La loi de la télévision. Si on commence à raconter n’importe quoi. C’est tout le service public. Il n’a pas touché à la rédaction. On ne s’en sortira pas. Globalement, tout le monde le sait. La vitrine. Vous avez deux mille journalistes. On le sait. Ce sont des idées reçues. Ils ne font pas partie de vos « on le sait ». D’où ça vient ? Il y a trente ans. Les amis. J’ai été dans ma vie. C’est un fait historique. Attends, je vais te donner. Cooptation aussi. C’est le patron qui décide. Ça n’a rien à voir avec la couleur politique.
Soient les trois mots : liberté, égalité, fraternité. Au fronton de la république, au fronton de ce texte. Soit, parallèlement, une secousse contingente : l’élection d’un président de la république.
Et pas loin de vingt mois ont passé. Raison de plus, le désordre et ce que Baudelaire nommait horizon noir, de produire un signe politique.
C’est passionnant, publie.net : abonnements, lecture en webservice, ce qui se passe pour les formats et supports, et ce qu’on aime voir changer, expérimenter dans la langue. Seulement, si on le fait, tout cela ne nous suffit pas : là où on s’enracine, dans dans le mal au monde. C’est là où les mots, si on les renvoie sur le monde, extorquent même du noir une strate inadvenue de réel.
C’était le cas dans le premier livre de Béatrice Rilos : Enfin. on fera silence où la marche dans Paris, le voyage des Antilles à la vieille métropole coloniale (mais c’est le présent et l’identité en partage qui s’y interrogeait, sans autre détermination), se faisait en surplombant les...
Une société bascule. Le cadre est strictement démocratique et consenti : une élection présidentielle. Entre les deux tours, trois semaines. Au jour le jour (sauf les dimanches, donc 20 fois d’affilée), Béatrice Rilos tente de capter, le plus librement, mais à l’écoute des moindres paradoxes du quotidien dans son arbitraire, la rue, vos proches, la télévision et les images, les conversations, et ces contradictions qu’on voit lourdes dans le ciel. L’élection, elle, ne sera même pas évoquée, ou à peine :
C’est un grand professionnel. Le jusqu’au-boutisme. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent des gens qui pensent la même chose. Il faut trouver l’équilibre. Le cumule des mandats. En dévalorisant les invités. Il avait le courage d’annoncer la couleur. Le manque de diversité. Des opinions différentes. Le manque d’objectivité. À votre avis ? On va sur la pensée unique. Ne dites pas ça. Part de marché. Vingt pour cent. Vous êtes hors de la grille. La loi de la télévision. Si on commence à raconter n’importe quoi. C’est tout le service public. Il n’a pas touché à la rédaction. On ne s’en sortira pas. Globalement, tout le monde le sait. La vitrine. Vous avez deux mille journalistes. On le sait. Ce sont des idées reçues. Ils ne font pas partie de vos « on le sait ». D’où ça vient ? Il y a trente ans. Les amis. J’ai été dans ma vie. C’est un fait historique. Attends, je vais te donner. Cooptation aussi. C’est le patron qui décide. Ça n’a rien à voir avec la couleur politique.
Soient les trois mots : liberté, égalité, fraternité. Au fronton de la république, au fronton de ce texte. Soit, parallèlement, une secousse contingente : l’élection d’un président de la république.
Et pas loin de vingt mois ont passé. Raison de plus, le désordre et ce que Baudelaire nommait horizon noir, de produire un signe politique.
C’est passionnant, publie.net : abonnements, lecture en webservice, ce qui se passe pour les formats et supports, et ce qu’on aime voir changer, expérimenter dans la langue. Seulement, si on le fait, tout cela ne nous suffit pas : là où on s’enracine, dans dans le mal au monde. C’est là où les mots, si on les renvoie sur le monde, extorquent même du noir une strate inadvenue de réel.
C’était le cas dans le premier livre de Béatrice Rilos : Enfin. on fera silence où la marche dans Paris, le voyage des Antilles à la vieille métropole coloniale (mais c’est le présent et l’identité en partage qui s’y interrogeait, sans autre détermination), se faisait en surplombant les...