Author: | Joséphine Colomb | ISBN: | 1230002537603 |
Publisher: | Paris : Hachette, 1880 | Publication: | September 8, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Joséphine Colomb |
ISBN: | 1230002537603 |
Publisher: | Paris : Hachette, 1880 |
Publication: | September 8, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait: LA BIBLIOTHÈQUE DE FEU MARTINEAU ( NOUVELLE )
On n’avait jamais vu dans la ville de Saint-Renoît-lez-Prés un couple plus uni et plus heureux que les époux Martineau. On dit que les contrastes s’attirent : il faut croire qu’il y a du vrai là dedans, car assurément M. et madame Martineau ne se ressemblaient guère. M. Martineau était un grand homme maigre et sec, sec à faire croire qu’il allait casser quand il gesticulait un peu plus fort que de coutume, et il gesticulait souvent quand il expliquait, n’importe à qui, quelqu’une de ses théorie favorites. Il était savant, très savant ; il étudiait sans cesse pour le devenir encore davantage, et il ne paraissait pas une revue scientifique, pas un ouvrage important, écrit n’importe dans quelle langue (M. Martineau les lisait toutes), qu’on ne le vît bientôt arriver à la poste de Saint-Benoît-lez-Prés, à l’adresse de M. Martineau.
M. Martineau n’était point professeur ; il vivait de ses rentes et faisait de la science uniquement pour son plaisir : mais il n’était pas de ces savants qui cachent la lumière sous le boisseau, ou qui ferment leur main bien serrée de peur que quelque vérité ne s’en échappe (j’ai toujours pensé à part moi que leur main ne contenait rien du tout, et qu’ils ne la fermaient si bien que pour faire croire au public qu’il y avait quelque chose dedans). M. Martineau était à la disposition de quiconque avait un conseil ou un renseignement à lui demander, et on citait à Saint-Benoît-lez-Prês nombre de jeunes gens qui ne se seraient jamais tirés des examens qui devaient leur faciliter l’entrée d’une carrière, sans l’aide de M. Martineau. Comme sa bourse aussi était toujours ouverte à qui en avait réellement besoin, M. Martineau jouissait de ce rare privilège d’avoir à Saint-Benoît-lez-Prés une foule d’amis et pas un seul ennemi.
LA BIBLIOTHÈQUE DE FEU MARTINEAU
L’ARRÊT DU TEMPS
LES PETITS AMIS DE STURM
LA MAISON DES BOZERIAU
LE HAMEAU
L’ONDÉE
LES ORPHELINS
BERTHE ET CHRISTINE
LA FÊTE DE SAINT MARTIN A DUNKERQUE
ENSEIGNEMENT MUTUEL
LE RETOUR A LA FERME
A QUI L’HÉRITAGE ?
INSTINCT OU RAISONNEMENT ?
IL FAUT S’ENTR’AIDER
APRES LE DINER
L’INVALIDE
HISTOIRE DE JEANNETON
MARIE ET GRETCHEN
L’OBUS
SAINT-MICHEL ET JEANNE D’ARC
Extrait: LA BIBLIOTHÈQUE DE FEU MARTINEAU ( NOUVELLE )
On n’avait jamais vu dans la ville de Saint-Renoît-lez-Prés un couple plus uni et plus heureux que les époux Martineau. On dit que les contrastes s’attirent : il faut croire qu’il y a du vrai là dedans, car assurément M. et madame Martineau ne se ressemblaient guère. M. Martineau était un grand homme maigre et sec, sec à faire croire qu’il allait casser quand il gesticulait un peu plus fort que de coutume, et il gesticulait souvent quand il expliquait, n’importe à qui, quelqu’une de ses théorie favorites. Il était savant, très savant ; il étudiait sans cesse pour le devenir encore davantage, et il ne paraissait pas une revue scientifique, pas un ouvrage important, écrit n’importe dans quelle langue (M. Martineau les lisait toutes), qu’on ne le vît bientôt arriver à la poste de Saint-Benoît-lez-Prés, à l’adresse de M. Martineau.
M. Martineau n’était point professeur ; il vivait de ses rentes et faisait de la science uniquement pour son plaisir : mais il n’était pas de ces savants qui cachent la lumière sous le boisseau, ou qui ferment leur main bien serrée de peur que quelque vérité ne s’en échappe (j’ai toujours pensé à part moi que leur main ne contenait rien du tout, et qu’ils ne la fermaient si bien que pour faire croire au public qu’il y avait quelque chose dedans). M. Martineau était à la disposition de quiconque avait un conseil ou un renseignement à lui demander, et on citait à Saint-Benoît-lez-Prês nombre de jeunes gens qui ne se seraient jamais tirés des examens qui devaient leur faciliter l’entrée d’une carrière, sans l’aide de M. Martineau. Comme sa bourse aussi était toujours ouverte à qui en avait réellement besoin, M. Martineau jouissait de ce rare privilège d’avoir à Saint-Benoît-lez-Prés une foule d’amis et pas un seul ennemi.
LA BIBLIOTHÈQUE DE FEU MARTINEAU
L’ARRÊT DU TEMPS
LES PETITS AMIS DE STURM
LA MAISON DES BOZERIAU
LE HAMEAU
L’ONDÉE
LES ORPHELINS
BERTHE ET CHRISTINE
LA FÊTE DE SAINT MARTIN A DUNKERQUE
ENSEIGNEMENT MUTUEL
LE RETOUR A LA FERME
A QUI L’HÉRITAGE ?
INSTINCT OU RAISONNEMENT ?
IL FAUT S’ENTR’AIDER
APRES LE DINER
L’INVALIDE
HISTOIRE DE JEANNETON
MARIE ET GRETCHEN
L’OBUS
SAINT-MICHEL ET JEANNE D’ARC