Author: | Eugène Pelletan | ISBN: | 1230002316253 |
Publisher: | FB Editions | Publication: | May 11, 2018 |
Imprint: | FB Editions | Language: | French |
Author: | Eugène Pelletan |
ISBN: | 1230002316253 |
Publisher: | FB Editions |
Publication: | May 11, 2018 |
Imprint: | FB Editions |
Language: | French |
Il y avait autrefois une bourgade fortifiée à l’embouchure de la Gironde ; elle datait, paraît-il, du temps des Romains ; elle portait à cette époque le nom de Novioregum ; elle devint au moyen âge une seigneurie de la maison de la Trémouille ; à la fin du seizième siècle, une patente royale l’érigea en marquisat.
C’était, malgré ce titre d’honneur, la contrée peut-être la plus ignorée du royaume. Le dictionnaire de géographie pouvait bien mentionner, pour l’acquit de sa conscience, un petit port de mer appelé Royan ; il pouvait même ajouter, pour plus ample renseignement, que la paroisse comptait six cents feux et possédait deux couvents, l’un de sœurs grises et l’autre de récollets. Mais qui donc en dehors du dictionnaire connaissait l’existence de ce port modeste caché au pied d’une falaise ?
Tout au plus le marin qui entrait en rivière après un voyage à la Martinique ou à la Guadeloupe. Lorsque du haut de la dunette il voyait une ligne blanche sortir de la vague, au bout de sa longue-vue, il disait : Nous voilà en vue de Royan ; il consignait religieusement le fait sur son livre de bord et il allait mouiller à Pauillac pour purger sa quarantaine.
Il y avait autrefois une bourgade fortifiée à l’embouchure de la Gironde ; elle datait, paraît-il, du temps des Romains ; elle portait à cette époque le nom de Novioregum ; elle devint au moyen âge une seigneurie de la maison de la Trémouille ; à la fin du seizième siècle, une patente royale l’érigea en marquisat.
C’était, malgré ce titre d’honneur, la contrée peut-être la plus ignorée du royaume. Le dictionnaire de géographie pouvait bien mentionner, pour l’acquit de sa conscience, un petit port de mer appelé Royan ; il pouvait même ajouter, pour plus ample renseignement, que la paroisse comptait six cents feux et possédait deux couvents, l’un de sœurs grises et l’autre de récollets. Mais qui donc en dehors du dictionnaire connaissait l’existence de ce port modeste caché au pied d’une falaise ?
Tout au plus le marin qui entrait en rivière après un voyage à la Martinique ou à la Guadeloupe. Lorsque du haut de la dunette il voyait une ligne blanche sortir de la vague, au bout de sa longue-vue, il disait : Nous voilà en vue de Royan ; il consignait religieusement le fait sur son livre de bord et il allait mouiller à Pauillac pour purger sa quarantaine.