Saint Louis

ou l'Esprit de Croisade

Ce qui rend le roi Louis IX unique, c'est qu'il fut l'unique saint du Trône de France. Et, pour que l'Église, sept ans seulement après sa mort, ait statué d'une manière définitive et l'ait placé dans le Ciel, nous n'avons aucun scrupule à essayer de définir sa vocation. Sa vie semble n'avoir été qu'une âpre et longue épreuve spirituelle qu'il faut classer tout à fait à part.

Nous rencontrons, au cours de notre histoire, des souverains qui peuvent rivaliser avec lui quant à l'administration et à l'accroissement du domaine. Il a aussi discipliné l'armée, organisé les corporations, aboli certaines moeurs fort sauvages qui poussaient les seigneurs à s'entretuer, donné l'allure d'une forme divine à la justice, vénéré  et secouru la misère, porté au plus haut degré ce que l'on appelle aujourd'hui l'esprit de philanthropie, d'altruisme, d'humanité. On demeure ébloui de ce que sa charité fit pour la construction, l'aménagement d'hôpitaux et la large répartition des aumônes. En même temps, il fit édifier des chefs-d'oeuvre d'architecture religieuse, des monastères sans nombre, il protégea les arts et les lettres, donna une forte impulsion aux Écoles et encouragea l'étude de la Théologie où les plus grands maîtres apparurent.

C'est à travers la septième Croisade (1248-1254), puis la huitième, que Francis Jammes nous dévoile ce personnage de saint Louis pour lequel, le seul principe, le pivot et l’âme de sa vie fut avant tout l'esprit de Croisade.