SAVOIRS, IDENTITÉS ET MONDIALISATION

VERS UNE AFRIQUE DE L'ÉMERGENCE?

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism, Theory, Essays & Letters, Essays
Cover of the book SAVOIRS, IDENTITÉS ET MONDIALISATION by SAMBA DIAKITE, IRDA
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Author: SAMBA DIAKITE ISBN: 1230002117607
Publisher: IRDA Publication: January 25, 2018
Imprint: Language: French
Author: SAMBA DIAKITE
ISBN: 1230002117607
Publisher: IRDA
Publication: January 25, 2018
Imprint:
Language: French

Le malheur d’un peuple commence par la négativation voire la néantisation de sa langue. Or, néantiser la langue de l’Autre, c’est  refuser sa culture ; c’est ne pas l’admettre comme un substrat humain ; c’est lui refuser toute appartenance  à l’Humanité. Car la langue  est l’identité d’un peuple, le repère d’une civilisation, le fondement de toute culture. Toute histoire est d’abord histoire d’une langue, des langues,  au point que l’on pourrait dire que  l’histoire d’un peuple se confond avec la langue de  ce peuple, du moins elle  naît de la langue de ce peuple comme l’histoire de l’humanité naît d’une première langue jamais révélée.

           

Pour l’Afrique, l’histoire ne semble pas avoir commencé dans la mesure où ses langues ont été néantisées et ont fini par n’apparaître que comme des signes, des dialectes incompréhensibles dont l’utilité n’est rien d’autre que l’antichambre du savoir. Ce constat du colonisateur européen montre à quel point la langue de l’indigène n’est que l’indigène des langues comme la langue du barbare est elle- même une langue barbare, disons la barbare des langues. Au- delà de tout discours, il faut reconnaître que lorsque le colonisateur européen a foulé le sol africain, son premier souci a été, sans nul doute, d’apprivoiser le Noir en barbarisant sa langue, en lui imposant une langue plus forte, la langue de la civilisation, de l’ouverture au monde et donc à l’Histoire. Désormais, les primitifs, les sauvages, les hommes à la mentalité prélogique, pourraient prétendre à l’histoire universelle, mais à la condition d’apprendre et de faire siens la langue universelle de l’histoire, la langue de l’histoire universelle.  N’est-ce pas que l’histoire de l’Africain ne peut s’écrire que dans la langue de l’Autre,  du colonisateur ? À partir de cet instant, la langue devient le premier instrument de la domination, de l’assujettissement et de l’encagement de l’Afrique. « Il y a domination, nous dit Herbert Marcuse, chaque fois que  sont donnés  par avance à l’individu, et vécus par lui comme tels, les buts auxquels il aspire et les moyens qu’il a d’y atteindre. »[1] Une langue dominée équivaut donc à un peuple dominé. Dans de telles conditions, comment fallait-il sortir de ce labyrinthe de la  glottophagie ?

 

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Le malheur d’un peuple commence par la négativation voire la néantisation de sa langue. Or, néantiser la langue de l’Autre, c’est  refuser sa culture ; c’est ne pas l’admettre comme un substrat humain ; c’est lui refuser toute appartenance  à l’Humanité. Car la langue  est l’identité d’un peuple, le repère d’une civilisation, le fondement de toute culture. Toute histoire est d’abord histoire d’une langue, des langues,  au point que l’on pourrait dire que  l’histoire d’un peuple se confond avec la langue de  ce peuple, du moins elle  naît de la langue de ce peuple comme l’histoire de l’humanité naît d’une première langue jamais révélée.

           

Pour l’Afrique, l’histoire ne semble pas avoir commencé dans la mesure où ses langues ont été néantisées et ont fini par n’apparaître que comme des signes, des dialectes incompréhensibles dont l’utilité n’est rien d’autre que l’antichambre du savoir. Ce constat du colonisateur européen montre à quel point la langue de l’indigène n’est que l’indigène des langues comme la langue du barbare est elle- même une langue barbare, disons la barbare des langues. Au- delà de tout discours, il faut reconnaître que lorsque le colonisateur européen a foulé le sol africain, son premier souci a été, sans nul doute, d’apprivoiser le Noir en barbarisant sa langue, en lui imposant une langue plus forte, la langue de la civilisation, de l’ouverture au monde et donc à l’Histoire. Désormais, les primitifs, les sauvages, les hommes à la mentalité prélogique, pourraient prétendre à l’histoire universelle, mais à la condition d’apprendre et de faire siens la langue universelle de l’histoire, la langue de l’histoire universelle.  N’est-ce pas que l’histoire de l’Africain ne peut s’écrire que dans la langue de l’Autre,  du colonisateur ? À partir de cet instant, la langue devient le premier instrument de la domination, de l’assujettissement et de l’encagement de l’Afrique. « Il y a domination, nous dit Herbert Marcuse, chaque fois que  sont donnés  par avance à l’individu, et vécus par lui comme tels, les buts auxquels il aspire et les moyens qu’il a d’y atteindre. »[1] Une langue dominée équivaut donc à un peuple dominé. Dans de telles conditions, comment fallait-il sortir de ce labyrinthe de la  glottophagie ?

 

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