Author: | Alphonse Allais, Tristan Bernard | ISBN: | 1230002238449 |
Publisher: | Ernest Flammarion,[1898] | Publication: | March 27, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Alphonse Allais, Tristan Bernard |
ISBN: | 1230002238449 |
Publisher: | Ernest Flammarion,[1898] |
Publication: | March 27, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Silvérie ou les Fonds hollandais, pièce en un acte, en collaboration avec Tristan Bernard. Ernest Flammarion,[1898]
La scène est à Paris, dans une chambre d'hôtel meublé.
Une petite table à tiroir, à droite, au premier plan ; une chaise à gauche de cette table. Deux autres chaises au premier plan, à gauche. - Porte au fond. Cheminée dans un pan coupé, au fond, à droite. Sur la cheminée, une pendule.
SCENE I
VICTOR DODEAU, seul.
(La pendule sonne huit coups, que DODEAU compte avec ses doigts.)
Deux heures et demie... Aujourd'hui, à quatre heures précises, ma situation pécuniaire va changer du tout au tout. Mon passif ne diminuera pas, évidemment... Un passif ne diminue jamais... Mais mon actif va s'augmenter de vingt-cinq louis qui ne devront rien à personne... C'est-à-dire qu'ils ne paieront rien à personne... Ça revient au même. Je posséderai en tout cinq cent vingt-huit francs... Je me sens de très bonne humeur... C'est curieux comme l'argent aide à supporter la pauvreté... Ces vingt-cinq louis me sont absolument tombés du ciel... Je ne suis pas de ceux qui s'imaginent qu'ils n'ont qu'à ouvrir la bouche pour que les alouettes y tombent toutes rôties... Non, mais tout de même j'ouvre la bouche de temps en temps... Le ciel peut m'aider d'ailleurs un peu, car je m'aide autant que je puis. Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il grêle, je joue dix heures par jour à la manille... C'est ainsi que j'assure médiocrement ma subsistance, et celle de ma bonne amie... Curieuse histoire que celle de ces vingt-cinq louis... Mais voici quelqu'un...
Silvérie ou les Fonds hollandais, pièce en un acte, en collaboration avec Tristan Bernard. Ernest Flammarion,[1898]
La scène est à Paris, dans une chambre d'hôtel meublé.
Une petite table à tiroir, à droite, au premier plan ; une chaise à gauche de cette table. Deux autres chaises au premier plan, à gauche. - Porte au fond. Cheminée dans un pan coupé, au fond, à droite. Sur la cheminée, une pendule.
SCENE I
VICTOR DODEAU, seul.
(La pendule sonne huit coups, que DODEAU compte avec ses doigts.)
Deux heures et demie... Aujourd'hui, à quatre heures précises, ma situation pécuniaire va changer du tout au tout. Mon passif ne diminuera pas, évidemment... Un passif ne diminue jamais... Mais mon actif va s'augmenter de vingt-cinq louis qui ne devront rien à personne... C'est-à-dire qu'ils ne paieront rien à personne... Ça revient au même. Je posséderai en tout cinq cent vingt-huit francs... Je me sens de très bonne humeur... C'est curieux comme l'argent aide à supporter la pauvreté... Ces vingt-cinq louis me sont absolument tombés du ciel... Je ne suis pas de ceux qui s'imaginent qu'ils n'ont qu'à ouvrir la bouche pour que les alouettes y tombent toutes rôties... Non, mais tout de même j'ouvre la bouche de temps en temps... Le ciel peut m'aider d'ailleurs un peu, car je m'aide autant que je puis. Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il grêle, je joue dix heures par jour à la manille... C'est ainsi que j'assure médiocrement ma subsistance, et celle de ma bonne amie... Curieuse histoire que celle de ces vingt-cinq louis... Mais voici quelqu'un...