Somme contre les Gentils

Nonfiction, Religion & Spirituality, Philosophy
Cover of the book Somme contre les Gentils by Thomas d’Aquin, Thomas d’Aquin
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Thomas d’Aquin ISBN: 1230000220490
Publisher: Thomas d’Aquin Publication: February 23, 2014
Imprint: Language: French
Author: Thomas d’Aquin
ISBN: 1230000220490
Publisher: Thomas d’Aquin
Publication: February 23, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

1 : L’OFFICE DU SAGE

Ma bouche méditera la vérité ; mes lèvres maudiront l’impie. (Prov. vii,7).

L’usage commun, que, de l’avis du Philosophe, on doit suivre quand il s’agit de nommer les choses, veut qu’on appelle sages ceux qui organisent directement les choses et président à leur bon gouvernement. Entre autres idées, le Philosophe affirme donc que l’office du sage est de maître de l’ordre. Or tous ceux qui ont charge d’ordonner à une fin doivent emprunter à cette fin la règle de leur gouvernement et de l’ordre qu’ils créent : chaque être est en effet parfaitement à sa place quand il est convenablement ordonné à sa fin, la fin étant le bien de toute chose. Aussi, dans le domaine des arts, constatons-nous qu’un art, détenteur d’une fin, joue à l’égard d’un autre art le rôle de régulateur et pour ainsi dire de principe. La médecine, par exemple, préside à la pharmacie et la règle, pour cette raison que la santé, qui est l’objet de la médecine, est la fin de tous les remèdes dont la composition relève de la pharmacie. Il en va de même du pilotage par rapport à la construction des navires, de l’art de la guerre par rapport à la cavalerie et aux fournitures militaires. Ces arts qui commandent à d’autres, on les appelle architectoniques, ou arts principaux ; ceux qui s’y adonnent, et que l’on appelle architectes, revendiquent pour eux le nom de sages. Mais comme ces hommes de métier traitent des fins en des domaines particuliers, et n’atteignent pas à la fin universelle de toutes choses, on les appelle sages en tel ou tel domaine, à la manière dont saint Paul dit qu’il a posé le fondement comme un sage architecte. Le nom de sage, purement et simplement, est réservé à qui prend pour objet de sa réflexion la fin de l’univers, principe en même temps de tout ; c’est ainsi que pour le Philosophe, la considération des causes les plus hautes est l’affaire du sage.

La fin ultime de chaque chose est celle que vise son premier auteur et moteur. Or le premier auteur et moteur de l’univers est une intelligence, nous le verrons plus loin. La fin dernière de l’univers est donc le bien de l’intelligence. Ce bien, c’est la vérité. La vérité sera donc la fin ultime de tout l’univers, et c’est à la considérer que la sagesse doit avant tout s’attacher. Aussi bien est-ce pour manifester la vérité que la divine Sagesse, après avoir revêtu note chair, déclare qu’elle est venue en ce monde : Je suis né, et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. De son côté, le philosophe précise que la Philosophie première est science de la vérité ; non pas de n’importe quelle vérité, mais de cette vérité qui est la source de toute vérité, et propriété du premier principe d’être pour toutes les choses. Cette vérité est le principe de toute vérité, puisque l’établissement des êtres dans la vérité va de pair avec leur établissement dans l’être.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

EXTRAIT:

1 : L’OFFICE DU SAGE

Ma bouche méditera la vérité ; mes lèvres maudiront l’impie. (Prov. vii,7).

L’usage commun, que, de l’avis du Philosophe, on doit suivre quand il s’agit de nommer les choses, veut qu’on appelle sages ceux qui organisent directement les choses et président à leur bon gouvernement. Entre autres idées, le Philosophe affirme donc que l’office du sage est de maître de l’ordre. Or tous ceux qui ont charge d’ordonner à une fin doivent emprunter à cette fin la règle de leur gouvernement et de l’ordre qu’ils créent : chaque être est en effet parfaitement à sa place quand il est convenablement ordonné à sa fin, la fin étant le bien de toute chose. Aussi, dans le domaine des arts, constatons-nous qu’un art, détenteur d’une fin, joue à l’égard d’un autre art le rôle de régulateur et pour ainsi dire de principe. La médecine, par exemple, préside à la pharmacie et la règle, pour cette raison que la santé, qui est l’objet de la médecine, est la fin de tous les remèdes dont la composition relève de la pharmacie. Il en va de même du pilotage par rapport à la construction des navires, de l’art de la guerre par rapport à la cavalerie et aux fournitures militaires. Ces arts qui commandent à d’autres, on les appelle architectoniques, ou arts principaux ; ceux qui s’y adonnent, et que l’on appelle architectes, revendiquent pour eux le nom de sages. Mais comme ces hommes de métier traitent des fins en des domaines particuliers, et n’atteignent pas à la fin universelle de toutes choses, on les appelle sages en tel ou tel domaine, à la manière dont saint Paul dit qu’il a posé le fondement comme un sage architecte. Le nom de sage, purement et simplement, est réservé à qui prend pour objet de sa réflexion la fin de l’univers, principe en même temps de tout ; c’est ainsi que pour le Philosophe, la considération des causes les plus hautes est l’affaire du sage.

La fin ultime de chaque chose est celle que vise son premier auteur et moteur. Or le premier auteur et moteur de l’univers est une intelligence, nous le verrons plus loin. La fin dernière de l’univers est donc le bien de l’intelligence. Ce bien, c’est la vérité. La vérité sera donc la fin ultime de tout l’univers, et c’est à la considérer que la sagesse doit avant tout s’attacher. Aussi bien est-ce pour manifester la vérité que la divine Sagesse, après avoir revêtu note chair, déclare qu’elle est venue en ce monde : Je suis né, et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. De son côté, le philosophe précise que la Philosophie première est science de la vérité ; non pas de n’importe quelle vérité, mais de cette vérité qui est la source de toute vérité, et propriété du premier principe d’être pour toutes les choses. Cette vérité est le principe de toute vérité, puisque l’établissement des êtres dans la vérité va de pair avec leur établissement dans l’être.

More books from Philosophy

Cover of the book Ancient Greek Philosophers by Thomas d’Aquin
Cover of the book Between Philosophy and Religion, Vol. II by Thomas d’Aquin
Cover of the book Machiavellis uomo virtuoso und Rousseaus Législateur by Thomas d’Aquin
Cover of the book Logical Models of Legal Argumentation by Thomas d’Aquin
Cover of the book Second International Handbook of Urban Education by Thomas d’Aquin
Cover of the book Pensées by Thomas d’Aquin
Cover of the book Princeton Readings in Political Thought by Thomas d’Aquin
Cover of the book Refocusing the Self in Higher Education by Thomas d’Aquin
Cover of the book De l’apologétique chrétienne au XIXe siècle by Thomas d’Aquin
Cover of the book 29 Mini Habits For Big Results by Thomas d’Aquin
Cover of the book Leben in Balance by Thomas d’Aquin
Cover of the book The End of Night by Thomas d’Aquin
Cover of the book 7:30 - Die Minute Ihres Lebens by Thomas d’Aquin
Cover of the book Words of the Dragon by Thomas d’Aquin
Cover of the book The Mathematical Philosophy of Bertrand Russell: Origins and Development by Thomas d’Aquin
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy